Après le regain de violence entre la Plateforme et la CMA en fin de semaine dernière, causant de lourdes pertes dans le rang de la rébellion, la MINUSMA, sans avoir adressé un seul mot au Gouvernement de la République du Mali, a unilatéralement décidé d’établir une zone dite de sécurité de 20km, autour de Kidal dans laquelle région, l’accrochage meurtrier a eu lieu. Une décision foncièrement irrévérencieuse à l’endroit d’un Etat souverain, qu’elle justifie officiellement comme consistant à « protéger la vie des populations civiles ».
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Face à un double jeu persistant et exaspérant de la mission onusienne, l’on en est finalement venu à s’interroger, sur le but réel de sa présence au Mali, d’où la question de savoir précisément, pour qui « bosse » la MINUSMA sur notre sol ? En effet, depuis un certain moment, la voix d’une bonne partie des populations maliennes n’a point cessé de s’élever contre la politique des forces étrangères notamment onusiennes, qu’elle trouve complètement ambigüe et même contraire à la logique de stabilité que recherche âprement le pays tout entier. La MINUSMA a de plus en plus de peine à voiler sa partialité, mieux, les agendas inavoués qui expliquent réellement son existence. Les violations flagrantes du cessez-le-feu dont furent responsables, à maintes reprises, les forces ennemies du Mali, avant la signature du texte d’Alger, n’ont aucunement fait l’objet de condamnation vigoureuse de l’ONU, malgré l’assassinat d’innombrables soldats des FAMas, que causèrent des attaques lâches. En lieu et place du désarmement des narco-séparatistes de la CMA, la mission onusienne s’employa plutôt, au cantonnement des militaires maliens, jusque-là restés scrupuleusement respectueux de la cessation des hostilités. En outre, après la débâcle de ces mêmes bandits armés, opérée par les combattants de la Plateforme à Ménaka, les responsables politiques des forces onusiennes, en complicité étroite avec la France, ont précipitamment exercé de lourdes pressions sur les autorités maliennes, sommées de forcer la main aux unionistes, afin que soit obtenu un « farfelu » arrangement sécuritaire entre les deux camps. La réaction de la population de Ménaka, visiblement remontée contre la « traîtrise » de la communauté internationale ne s’est pas faite attendre. D’où son exigence à n’être sécurisée que par les troupes de l’Armée nationale et la Plateforme républicaine, au mépris de la MINUSMA qu’elle voudrait hors de la ville, et les groupes rebelles, qui lui avaient fait vivre de pires cauchemars.
Les « impudeurs » de la MINUSMA :
C’est franchement curieux que de constater que chaque fois que les combattants de la CMA prennent le pas sur ceux de la Plateforme, les forces étrangères n’entreprennent quasiment aucune action d’interposition, mais dès qu’il s’agisse d’une quelconque victoire enregistrée par le GATIA, l’on perçoit instantanément, la réaction des décideurs de la MINUSMA ainsi que celle de la Médiation sur laquelle, l’on peut toujours aisément entrevoir la mainmise de la France. Des décisions politique et militaire, jusque-là adoptées en faveur d’entités hostiles à la paix et au préjudice d’une formation patriotique, n’aspirant véritablement qu’à la liberté et la sécurité de populations injustement livrées à elles-mêmes. Les incessantes agressions terroristes perpétrées contre les forces légales, causant elles aussi, une multitude de victimes, n’ont manifestement fait ni chaud, ni froid à la MINUSMA, quand celle-ci déclare ouvertement, n’être point là pour empêcher les actes terroristes encore moins aider les maliens à chasser les terroristes. Nul n’est ainsi besoin de rappeler les nombreuses abominations lâchement commises sur des populations civiles, tant par les criminels de la CMA et que par les obscurantistes de l’islam radical, sans que les troupes de la mission ne se sentent concernées de la moindre manière. Si, en définitive, l’on a jusque-là été témoin d’aucune aide substantielle de la MINUSMA en faveur de l’Armée malienne, aucun apport sécuritaire réel au profit de populations civiles constamment meurtries, pour qui elle dit pourtant exister, l’ONU serait-elle donc réellement au service de qui, au Mali ? Si, en d’autres termes, la paix pour laquelle la mission prétend avoir été créée, n’a point cessé d’être gravement menacée, depuis sa présence sur le territoire malien, alors en quoi peut objectivement consister, les vraies intentions de la MINUSMA ? La duplicité de l’ONU semble donc bel et bien perçue par les maliens parmi lesquels plusieurs sont ceux qui ne s’étaient jamais lassés de s’insurger contre l’intervention des troupes étrangères sur le sol malien, en raison de leur incapacité notoire d’instaurer la paix et la stabilité. Des troupes lugubrement connues pour la futilité de leur présence, partout où elles prétendent intervenir, soit pour « stabiliser » ou « s’interposer ». Au regard d’agissements de plus en plus nébuleux, assimilant la MINUSMA à une véritable mafia, tout porte à croire désormais, que la mission onusienne ne représente autre qu’un malheureux instrument à la solde de puissances étrangères principalement la France, dont les desseins géostratégiques au Mali, ne demeurent plus un secret pour personne. Le « périmètre de sécurité » précipitamment instauré autour de la région de Kidal, n’avait en réalité autre visée que d’empêcher la progression des unionistes, voire la prise de la ville par ceux-ci, toute chose qui semblerait mettre fin au seul « vrai objet » de présence de la MINUSMA autant que Barkhane. Car si les troupes de la Plateforme réussissent à chasser les apatrides de la CMA, de Kidal, aucune troupe étrangère n’aurait plus sa raison d’être, notamment les forces françaises qui furent les premières à empêcher les soldats maliens d’entrer à Kidal, au bénéfice des indépendantistes dont elles favorisèrent la réinstallation, après que ceux-ci eussent été simplement « balayés » par les islamistes. Quelle « vilaine » hypocrisie de la France !
L’indolence écœurante du régime IBK :
Qui aurait cru que la « rigueur sans merci » promise par le Président IBK dès les premières heures de sa venue à la tête du Mali, tolérerait de telles désinvoltures en provenance d’une quelconque mission étrangère, surtout quand celles-ci sont délibérément de nature à nier l’indépendance et la souveraineté d’un Etat ? Comment le Gouvernement Modibo Kéita a-t-il pu être pusillanime à ce point ? Les maliens s’étaient pourtant bien réjouis du discours de recadrage du Chef de l’Etat lors de la cérémonie du 15 Mai dernier. Des propos aussi fermes que légitimes, mettant amplement l’ONU et ses suppôts, notamment Hollande, à leur place. Mais il a juste fallu que ces derniers événements se produisent pour que l’on se rende compte que la montagne n’a visiblement accouché que d’une pauvre souris. La « croisade » et la « poigne » vigoureusement annoncées par le régime contre les agissements mafieux des fossoyeurs de la République, n’étaient, en vérité, que du « folklore », au regard de la facilité dans laquelle, le complot de la déstabilisation du Mali est entrain de s’ourdir, tant par des ennemis extérieurs que par des fauves à l’interne.
Si l’une des promesses électorales clés d’Ibrahim Boubacar Kéita consistait pour lui de s’astreindre au respect de la dignité des maliens et la souveraineté de leur Nation, il serait foncièrement décevant qu’il donne ainsi l’impression d’être lui-même devenu un « exécrable pantin » à la merci de l’Occident, jusqu’à affirmer publiquement qu’il a été systématiquement empêché d’équiper l’Armée malienne par l’œuvre de puissances étrangères, dont nous savons bien que les Nations unies sont réellement à la solde. Sur quel véritable support, l’espoir de tout un peuple pourrait-il reposer si le premier instrument de l’Etat fait étalage d’un tel aveu d’impuissance aussi grave ? L’heure n’est plus au « sommeil » ! IBK doit impérativement se réveiller, et non laisser des troupes « partitionnistes » continuer à insulter l’honneur des maliens. Les forces onusiennes deviennent de plus en plus encombrantes, voire nuisibles à la stabilité au Mali. Une « gangrène » que le Peuple, lui-même, chercherait tôt ou tard à combattre, si toutefois, l’on persiste dans une telle situation de non-droit. Finie, la funeste comédie !
Modibo Kane DIALLO