En visite dans la région de Sikasso où il a rencontré les représentants des partis politiques de la majorité et de l’opposition, IBK a fait le procès des partis qui ont décidé de soutenir son projet présidentiel. «Je ne vous sens pas dans le débat politique. Vous êtes frileux face à une opposition tonitruante», a-t-il déclaré. Le président reproche à ses alliés, qui doivent être sa garde rapprochée, de briller par leur absence dans le débat politique contrairement à l’opposition qui fait parler d’elle sur tous les sujets. Exemple, la loi sur le quota de 30% de femmes sur la liste électorale qui traîne toujours sur la table des députés. «J’ai été élu grâce aux femmes et jeunes en majorité. Pourquoi marginalisez-vous les femmes dans les instances dirigeantes ?» a-t-il martelé.
Et d’enchaîner : «Vous m’avez déçu car vous travaillez pour vous-mêmes et non pour le Mali. J’ai toujours honoré mes engagements politiques. Pourquoi vous ne me suivez pas ? Vous avez toujours un handicap dans la mise en œuvre de mon projet présidentiel». Selon IBK, «l’heure n’est plus aux scories politiciennes». «Ensemble, nous devons travailler à bâtir un Mali fort». À la mouvance présidentielle, IBK a demandé compression et union sacrée.
IBK tient une promesse
IBK avait promis lors de la campagne présidentielle de 2013 de bitumer la route de Mahou qui était impraticable, une fois élu président de la République. Désormais, c’est chose faite car IBK en visite dans la région de Sikasso a procédé à l’inauguration de ladite route le samedi 22 août. La réalisation de cette route va sans doute offrir de nombreuses opportunités à la localité et aux villages environnants. Il faut rappeler que la route bitumée reliant Mahou à la RN12 (qui part de Koury via la frontière Burkinabè) est longue de 8 Km. Elle a été financée par le budget national à hauteur de 1,4 milliard FCFA et réalisée par une jeune entreprise malienne (EMCM) avec comme maître d’ouvrage délégué l’Ageroute.
La médiation propose un plan de sortie de crise
Après la prise de contrôle mi-août dernier de la localité de Anéfis par des groupes armés pro-gouvernementaux, la crise s'est installée. La médiation internationale fait tout pour que la situation ne dégénère pas. C’est pourquoi, consciente des dangers de ce regain de tension, elle a proposé un plan de sortie de crise.
D’abord, la médiation internationale propose que les mouvements armés pro-gouvernementaux quittent avec armes et bagages la localité d’Anéfis. Ensuite, très rapidement, que les Casques bleus de la Minusma prennent le contrôle des lieux. Puis un mécanisme de règlement de la crise se met en place en organisant, toujours sous la supervision des Casques bleus, l’arrivée pacifique à Anéfis de toutes les forces rivales. Côté gouvernement malien, le président IBK a fait valider ce plan. Les rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad ont également apporté leur soutien à cette proposition.
Démolition de plusieurs mausolées
Tombouctou, la cité des 333 saints inscrite au patrimoine mondial de l'humanité, est restée d'avril 2012 à janvier 2013 sous le contrôle de groupes islamistes armés qui l'ont défigurée. En juin 2012, les jihadistes de différents mouvements liés à Al-Qaïda, qui considèrent la vénération des saints comme de "l'idolâtrie", ont entamé la démolition de plusieurs mausolées, dont celui de la principale mosquée de la ville. D'autres mausolées, témoignage de l'âge d'or de la ville au XVIe siècle, ont été détruits. Début 2013, l'Institut de recherches islamiques Ahmed Baba a été saccagé, mais la majeure partie des célèbres manuscrits et livres précieux avaient été mis à l'abri. En mars 2014, des travaux de reconstruction ont commencé.
Neutraliser les groupes armés terroristes
Les forces armées maliennes (FAMa) et la force française Barkhane ont organisé une opération conjointe, dans les localités de Goundam, Zouera, Tin’Aicha et Bintagoungou, en région de Tombouctou, du 3 au 11 août 2015. Cette opération dénommée ANETO avait pour but de rechercher et de neutraliser les groupes armés terroristes et de marquer la présence des forces armées dans ces localités. «L’opération a été montée et mise en exécution pour soulager les populations qui longent le lac Faguibine. On profite de cette action de sécurité pour apporter des vivres, fournitures scolaires et des soins gratuits aux populations», a expliqué le commandant des opérations Maliba, le colonel Bréhima Haïdara.
Des soins apportés à des adultes
Selon l’armée française, près de 400 adultes et enfants ont pu bénéficier de soins de la part des médecins présents dans les différents détachements. «L’opération s’est déroulée normalement et la coopération avec la population est bonne. L’armée est bien implantée à Bintagoungou et bien acceptée. Tout est perfectible et nous devons continuer sur cette lancée», a souligné le colonel Thomas O’Mahony, représentant du Comforce Barkhane basé à Gao.
Un conseiller du village de Zouéra, Alhousseyni Ag In’taljou, s’est dit très heureux de la présence des forces armées dans son secteur, car cette présence est un signe de sécurité et de paix. «Les populations souffrent de l’insécurité. Leurs biens, notamment le cheptel est très souvent confisqué par des bandits et une présence de l’armée dans la zone va certainement les dissuader», a-t-il indiqué. Le conseiller a demandé à l’armée d’accroître les actions civilo-militaires et les aides médicales. Ces derniers temps, plusieurs attaques terroristes ont visé les forces de défense et de sécurité ainsi que des civils au sud comme au nord du Mali.
L’une des plus périlleuses missions pour les Casques bleus
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a commémoré hier le quatrième anniversaire de l'attaque de Boko Haram contre le siège des Nations unies à Abuja. Un attentat qui avait fait 21 morts. Le personnel de l'ONU en mission en Afrique est régulièrement la cible d'attaques. Actuellement, les Nations unies mènent neuf missions de maintien de la paix sur le continent africain. Ce sont les Casques bleus de la Minusma, la mission des Nations unies au Mali où quelque 9 000 militaires de l'ONU sont déployés, qui paient le plus lourd tribut.
Depuis 2014, ce sont 36 soldats de maintien de la paix de l'ONU au Mali qui ont été tués et une centaine blessés par des attaques ciblées. La Minusma est à ce jour la mission des Nations unies la plus dangereuse pour les Casques bleus. Ces derniers sont régulièrement la cible d'attentats-suicides, de tirs de roquettes et de mines placées au passage des patrouilles.
CARTON ROUGE AU COMMISAIRE SIRIMAN TANGARA
Négligence ou pas, rien ne saurait justifier ce qui s’est passé au 13e arrondissement dans la nuit du 23 au 24 août dernier. En effet, selon des propos relayés par nos confrères de « L’Indépendant» en début de semaine, Mohamed Yaré dit Séga et Issiaka Sanogo dit Bako, arrêtés pour des faits de cambriolage et de vol à main armée, ont réussi à s’évader.
En effet, arrêtés le dimanche 9 août dans la matinée, lors d’un contrôle de police et mis à la disposition du Procureur près le Tribunal de première instance de la Commune VI du district de Bamako, les deux malfrats, avec eux trois autres petits délinquants en garde à vue pour des délits mineurs, se sont évadés du violon. Faut-il le rappeler, Séga et Bako sont les auteurs du braquage spectaculaire d’un bureau de change où ils ont emporté 45 millions de FCFA, plus 8 autres millions dans une boutique appartenant à un certain Djigué et plusieurs téléphones portables volés dans des magasins.
Le quotidien d’information précise que dans la nuit du 23 au 24 août, l’inspecteur de permanence a alerté son commissaire de l’évasion de Mohamed Yaré dit Séga et Issiaka Sanogo dit Bako. Le commissaire Siriman Tangara, après avoir constaté les faits, aurait immédiatement informé le Procureur de la commune VI et sa hiérarchie avant d’instruire à ses éléments de se lancer aux trousses des fugitifs. Sans succès.
Les deux malfrats, avant leur évasion, avaient été arrêtés le 9 août à bord d’un taxi à Sabalibougou Courani, un quartier situé derrière Missabougou, en Commune VI. Séga et Bako, qui faisaient l’objet de procédures, avaient été mis à la disposition du Procureur dès le 14 août pour cambriolage et vol à main armée avant les assises de la Cour d’Appel. Mais, compte tenu de la complexité de leur dossier, nous a-t-on dit, le Procureur les aurait renvoyés au commissariat au moins trois fois en attendant qu’un juge d’instruction prenne le dossier en main. C’est dans cette attente au commissariat que Séga et son complice Bako ont réussi à s’évader, avec eux trois autres détenus.
Comment cinq détenus ont-ils réussi à se faire la belle sans attirer le moindre soupçon ? Où était le garde-violon au moment de l’évasion de Séga, Bako et autres ? En tout cas, suite à cette évasion spectaculaire des malfrats Mohamed Yaré dit Séga et Issiaka Sanogo, le Commissaire de police Siriman Tangara a été relevé de son poste par le Directeur général de la police, l’Inspecteur général Hamidou Kansaye. Le désormais ex-commissaire du 13ème arrondissement paye ainsi pour l’évasion, dans son commissariat, de malfrats qui avaient volé plus de 53 millions de FCFA et d’autres objets de valeur : il mérite le carton rouge surtout en cette période d’insécurité où les Bamakois ne dorment que d’un œil. Ce qui est sûr, ces malfrats vont reprendre leur métier et deviendront encore plus déterminés, plus agressifs qu’ils ne l’avaient été auparavant. Et tant pis pour les paisibles populations qui n’ont que désormais leurs yeux pour pleurer.
Fombus