Cette interrogation vaut aujourd’hui tout son pesant d’or dans la mesure où cette sulfureuse affaire dite d’engrais hors normes, ou frelatés pour d’autres, continue à défrayer la chronique sur le plan national et suscite des débats parfois houleux depuis sa révélation par un député du Rassemblement pour le Mali (parti présidentiel).
Alors, quand cette affaire sera tirée au clair ? La réponse à une telle demande peut sans doute contribuer à rassurer les consommateurs non pas de l’impact de ces engrais sur la quantité de production, mais sur une possible toxicité des produits issus de la présente campagne.
Pour rappel, la révélation des engrais frelatés fournis aux paysans pour la campagne agricole en cours a fait réagir le président de la République lors du Conseil supérieur de l'agriculture. Le président IBK a promis d’être sans pitié sur la question. Le Premier ministre, lors de la présentation de sa DPG devant les députés, a aussi promis de faire toute la lumière sur cette affaire. Aussi, devant les députés, le ministre du Développement rural, Bocar Tréta, a confirmé l’existence de ces engrais et en avait profité pour annoncer une série de mesures dont la proposition d'un projet de loi renvoyant le contrôle des engrais depuis les ports d’embarquement, le renforcement des structures publiques de contrôle des engrais, pour ne citer que celles-ci. Et depuis, silence radio autour de la question ! En tout cas , pas de réaction répréhensible à l’encontre de la structure faitière qui a facilité l’introduction de ces engrais incriminés.
Face à la non-traduction de ces menaces et mesures en réalité, certains jeunes de la société civile connue, sous le nom du collectif pour la défense de la République, ont jugé nécessaire de sortir de leur réserve. Selon son porte-parole Ras Bath : «Nous sommes restés aujourd’hui sur notre faim. Puisqu’il y a juste 3 semaines, la nouvelle est tombée avec fracas. Le GIE, dirigé par les mêmes auteurs cités dans le scandale, ont annoncé l'appel d’offres de fourniture d'intrants agricoles pour la campagne prochaine».
Comme si cette histoire ne devait pas connaître son épilogue un jour, certaines rumeurs font croire que des mesures sont prises par certaines chancelleries pour ne pas recevoir des produits agricoles et légumes en provenance du Mali cette année, eu égard du risque de toxicité des produits dû à la mauvaise qualité de l’engrais.
En outre, au cours d’une conférence de presse animée en mi-août par le député de Koutiala, Bakary Koné, celui-là même qui avait adressé des questions orales au ministre du Développement rural, en juin dernier, n’entend visiblement pas enterrer sa hache de guerre. Saisissant toujours du cadre d’interpellation qui s’offre à lui, l’honorable Koné, de par son titre de député, entend récidiver pour interpeller le chef du département en charge de la question de l’agriculture. Egalement, il a affirmé que son rapport sur le dossier des engrais frelatés est en cours d’élaboration et qu’au moment indiqué, il le rendra public.
En attendant, toutes les attentions sont dirigées vers les autorités compétentes. Elles seules sont en mesure de siffler la fin de cette recréation qui a trop duré. Bien malin, celui qui peut prédire la fin de ce long métrage.
Oumar B. Sidibé