Le Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (GATIA), membre de la Plateforme qui est partie prenante de l’accord pour la paix d’Alger au même titre que l’Etat malien vient d’être confondu par le
Président de la République du Mali, IBK, qui le somme de quitter Anéfis.
A la suite de la défaite de l’armée malienne à Kidal, le 21 mai 2014, la ville d’Anéfis abandonnée par les Fama a été occupée par les forces rebelles et terroristes. Se sentant abandonnés aux mains des terroristes, les habitants du nord qui ne partagent pas le projet diabolique de partage du Mali ont créé un mouvement politico-armé. Il s’agit du Groupe d’autodéfense Touareg Imghad (Gatia), aujourd’hui membre de la Plateforme signataire de l’Accord au même titre que l’Etat malien. Le jour de l’officialisation de la création du mouvement, son secrétaire-général, Fahad Ag Almahmoud, déclare que l’objectif recherché est de défendre leurs communautés contre le Mnla et alliés. « Nous venons de créer le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia) pour défendre les intérêts de notre communauté dans le nord du Mali, notamment contre le . Nous sommes pour le processus de paix, nous reconnaissons l’intégrité territoriale du Mali, et nous ne réclamons pas d’autonomie. Nous voulons travailler avec le gouvernement malien pour amener la stabilité du pays », précisait-t-il. Corps défendant, le Gatia a tout mis en œuvre pour protéger ses parents contre la barbarie des éléments du Mnla et leurs alliés terroristes. Conformément à cet engagement, il libère successivement les terres de leurs parents en chassant les éléments de la Coordination des mouvements armés de l’Azawad (CMA). De par sa détermination à protéger la population à la place de l’Etat, on a tenté de coller l’étiquette de milice pro-gouvernementale au Gatia.
IBK gâche tout
Au regard de l’embrasement du pays, la communauté internationale s’est arrangée à établir un cadre de dialogue entre les belligérants, qui a abouti à la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, dont sont parties prenantes le gouvernement malien, la Plateforme et la CMA. La médiation internationale sous la conduite de l’Algérie a été chargée de veiller sur l’application effective dudit accord. A chaque fois qu’une des parties se sent lésée, il faisait toujours recours à la médiation internationale. On ne faisait jamais pression sur une partie à influencer une autre jusqu’en fin de la semaine dernière. Faut-il le rappeler, après 3 jours d’intenses combats les 15,16 et 17 août, la CMA a été finalement chassée de la ville d’Anéfis par le Gatia. Le bilan est lourd de part et d’autre, on parle d’une vingtaine de morts dont 15 morts du côté de la CMA. Au lendemain de ces affrontements meurtriers, l‘ONU a annoncé l’établissement d’une «zone de sécurité» autour de la ville de Kidal. Suivie de la demande de la médiation internationale au Gatia de quitter Anéfis sans condition et de revenir à sa position au moment de la signature de l’Accord. Aucune de ces pressions n’a porté fruit, car le Gatia a posé des conditions pour la sécurité de la population. Pour s’assurer que le Gatia est réellement une milice gouvernementale, la communauté internationale a mis la pression sur le Président IBK pour jouer de son influence sur sa « milice ». Sans détour, le Chef de l’Etat lui a prêté le flanc. A en croire nos confrères de RFI, sur un ton sec, le Chef de l’Etat a sommé le Gatia de quitter Anéfis comme si ledit mouvement agissait sous son ordre. Cette attitude du Président de la République confirme les allégations des détracteurs de notre pays qui affirment que le Gatia est une milice pro-gouvernementale. L’idéal voudrait que le Président IBK se désengage de cette fourberie en indiquant clairement que l’Etat du Mali est signataire de l’Accord d’Alger au même titre que la Plateforme, regroupement auquel appartient le Gatia. Donc, il revient à la médiation internationale de s’arranger à résoudre cette équation. Mais, non, le chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keita a tout gâché en faisant le jeu de la communauté internationale. Sinon rien ne justifie son ingérence dans les mécanismes de la médiation internationale à faire partir le Gatia d’Anéfis.
Oumar KONATE