Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aBamako.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Le processus de paix en panne: La Minusma et la médiation ne posent pas la question du total désarmement des rebelles de la CMA
Publié le mardi 1 septembre 2015  |  L’Humanité
La
© AFP par FAROUK BATICHE
La rébellion touareg du Mali a paraphé l`accord de paix d`Alger
Alger, le 14 Mai 2015, la rébellion a paraphé à Alger l`accord pour la paix au Mali du 1er mars.




Les maliens dans leur grande majorité ont compris la cabale dès les premiers instants où les forces internationales ont mis les pieds sur leur sol. Au delà d’un complot ourdi contre le Mali, il y a de l'opportunisme dans les agissements des partenaires du Mali dans cette crise. La Minusma ainsi que la médiation se sont adaptés aux différentes parties en présence à savoir le gouvernement du Mali et CMA notamment car la Minusma ainsi que la médiation assimilent de près ou de loin les éléments de la plateforme au gouvernement du Mali. Il se trouve que le gouvernement du Mali a été très nul dans la gestion de la crise du Nord du Mali. Le premier problème du gouvernement, c'est d'avoir négligé le réarmement moral et matériel de l'armée malienne pendant deux ans. En plus de cela, le fait pour le président IBK de commencer son régime par deux Premiers ministres inexpérimentés n’a pas rangé les choses. Tatam Ly comme Moussa Mara se sont laissés ballotter et manipuler par certains ténors du pouvoir aidés par certains officiers incompétents. Ces deux Premiers ministres n'ont pas pris la mesure de la nécessaire refonte totale de l'armée pour le remettre très rapidement sur un pied solide de guerre. Ils n’ont pas travaillé dans ce sens. Le régime IBK a voulu faire semblant entre septembre 2013 et août 2015.
Entre temps, IBK brandissait des menaces et croyait que le mensonge suffisait à faire plier les rebelles de la CMA du Nord du Mali. Parmi les deux Premiers ministres, c’est le cas de Moussa Mara qui est pire. Car sans préparation il s'est jeté dans la gueule du loup à travers sa visite à Kidal. Il y est sorti plumer comme une poule. Il devrait s'assurer d'abord de la capacité opérationnelle réelle de l'armée avant toute chose. Non, il ne l'a pas fait et personne dans son gouvernement ne lui a rappelé à l'ordre. Il fallait préparer une offensive militaire avant d’aller à Kidal. C'était la seule clé du succès.
Et il ne pouvait ne pas savoir qu'une visite à Kidal était susceptible de déclencher une opération militaire impliquant l'armée malienne. Après la déculottée de Moussa Mara en mai 2014 à Kidal, le président de la République, IBK qui clamait partout : «Aucun rebelle ne peut se hisser à ma hauteur" ou encore : "Je ne négocie pas avec des hommes en armes" a été obligé de supplier le chef de l’Etat mauritanien, Ould Abdel Aziz pour obtenir un cessez le feu, même le capitaine Sanogo et sa bande soldatesque dans leur fuite de Kidal, Gao et Tombouctou, n'a pas fait cela avril 2012.
Ce qui est inquiétant, c'est que non seulement le régime IBK ne fait rien pour équiper et former convenable l'armée malienne pour reprendre du poids donc du crédit auprès de ses partenaires dans la gestion de la crise, mais aussi et surtout IBK verse dans une pathétique culpabilisation des autres pour expliquer son l'inaction et l'inaction de son gouvernement à équiper et à former l'armée malienne à hauteur de souhait depuis deux bonnes années.
C’est une politique d'autruche qui consiste à jeter l'opprobre de nos erreurs sur la face des autres. A ce jeu de bas étage, les dirigeants maliens donnent l'impression de grands enfants à la face du monde et cela conforte les rebelles de la CMA même affaiblis militairement sur le terrain par les redoutables éléments du Gatia et du Maa loyaliste.
La décrédibilisation du pouvoir central malien rendue possible par l'amateurisme et l'incompétence majeure du régime IBK en n'est la cause principale de ce laissé aller de la Minusma, de la médiation et des forces françaises de Barkhane.
Du coup le régime IBK a perdu toute crédibilité non seulement auprès de la médiation mais également auprès de la Minusma. Cette perte de crédibilité a lentement mais sûrement fait basculer la Minusma mais aussi la médiation qui ont commencé à mettre les rebelles de la CMA au même rang que le gouvernement du Mali. Modibo Keita qui était le représentant spécial d'IBK auprès de la médiation devient Premier ministre et cela a conforté la médiation et aussi la Minusma dans leur conception que la CMA a le même rang et la même importance que l'Etat malien. Ceci explique pourquoi les membres de la CMA sont chouchoutés non seulement pour signer l'accord mais également pour un arrangement sécuritaire taillé sur mesure pour eux qui leur permet aujourd'hui de gagner des villes comme Anéfis même s'ils en perdent militairement face au Gatia et au MAA loyaliste.
C'est une situation de fait qui va durer encore longtemps car entre le Gatia et la CMA c'est la vielle rivalité touareg Imghad et Ifoghas qui continue et les deux protagonistes sont lourdement armés pour nous gratifier d'autres spectacles encore plus meurtriers. Chose bizarrement ni la Minusma, ni la médiation ni les forces françaises de l’opération Barkhane ne posent la question de leur total désarmement.
La Minusma a un autre agenda au Mali : Une alternative africaine devrait être envisagée
Il est établi maintenant que la Minusma est manipulée par les forces extérieures qui ont ourdi ce complot contre le Mali. Il est établi aussi qu’il existe une feuille de route, un agenda pour mettre en exécution le plan macabre. A partir de ce moment, des dispositions doivent être prises. Aucune concession ne doit être faite à la CMA tendant à renforcer sa position.
On apprend que des forces militaires seraient entrées à Kidal le 25 août dernier avec 50 véhicules armés. Le gouvernement devrait leur demander plus de détails sur l’arrivée de ces renforts et pour quelle fin. Les autorités maliennes doivent exiger l’élimination de certaines lignes de blocage. Le gouvernement devrait se retourner du côté de l’Union Africaine (UA) et avoir des discussions sérieuses et sincères avec son représentant et probablement avec la présidente de la Commission sur les derniers événements.
Il faut donc mettre à l’échec la mise en œuvre de la feuille de route des partisans des CMA et informer l’UA des contradictions de la MINUSMA et du changement des décisions antérieures prises à savoir le cantonnement, la démobilisation, le contrôle du Mali sur le territoire national et la situation à Kidal. Au cas où les négociations échoueront, une alternative africaine devrait être envisagée puisque la Minusma s’est discréditée elle-même à travers ces prises de positions partisanes.
Seydou Traoré
Commentaires