Il l’a fait : sa première tournée à l’intérieur du pays. Mon cousin a bourlingué dans la région de Sikasso. Alors, hassidiw, taisez-vous ! Il vient de nous montrer sa volonté d’être à l’écoute des Maliens et d’œuvrer pour leur bonheur. Le bonheur tant prôné ! D’ailleurs, les Maliens l’ont élu pour cela, j’ose espérer que chacun a retrouvé le bonheur.
Ce qu’il faut juste dire, c’est que ceci n’a rien d’extraordinaire. C’est très normal. On pourrait même reprocher à mon cousin d’avoir traîné les pieds. À moins que ceux-ci ne fussent ankylosés depuis son intronisation comme le Roi des rois, le seul et l’unique.
Je ne suis pas d’accord avec vous qui pensez que mon cousin n’est pas un Roi. S’il n’était pas un Roi, vous pensez qu’on lui aurait déroulé le tapis rouge au milieu de la poussière ? S’il n’était pas un Roi, vous croyez qu’on pourrait lui apporter des tentes climatisées dans des régions pourtant humides en cette période de saison des pluies ?
Pour ainsi dire, je consens qu’on mette mon cousin sous une tente ou un chapiteau climatisé. Parce que, autrement, il serait en nage. Je veux qu’il puisse transpirer à grosses gouttes. Cela ne s’accommode pas avec son statut de Roi des rois !
C
e n’est pas pour rien que mon cousin a un gros et hyper-hygiénique mouchoir, qui sert à essuyer tout son visage : front, bouche, nez, lèvres… Mon cousin est un vrai bourgeois. Si ça ne vous plaît pas, vous pouvez aller voir ailleurs, si mon cousin s’y trouve !
Je finis par faire une mise en garde au président de la Fédération malienne de football : n’emmenez plus mon cousin sous une chaleur torride dans vos gradins surchauffés du Stade Omnisport de Bamako !
Mais diable, avez-vous vu comment il transpirait et était obligé d’utiliser son mouchoir multi-usage ? Monsieur le président de la Fédé, vous avez commis un crime de lèse-majesté, car mon cousin n’aime pas la chaleur.
Issiaka SISSOKO