Au regard de la fragilité de la paix dans le septentrion malien, il est plus que jamais urgent d'étouffer ce brasier avant qu'il ne se transforme en un véritable volcan.
Le Nord-Mali ne connaîtra pas de sitôt la paix, sommes-nous tentés de dire, tant les attaques se multiplient dans cette partie du pays. Pas plus tard qu'hier, une attaque à l'arme lourde a été perpétrée au ckeck-point nord de Tombouctou.
Bilan : deux soldats maliens tués, des blessés et un véhicule de l'armée emporté. Cette énième attaque meurtrière vient allonger la liste des soldats tués au Nord-Mali. Certes, elle n'a pas encore été revendiquée, mais tout laisse croire qu'il s'agit d'un acte terroriste.
Pour tout dire, cette attaque n'augure rien de bon pour le Mali. Pendant que le président Ibrahim Boubacar Kéita parcourt des capitales de la sous-région à la recherche de voies et moyens pour éteindre le feu à Anéfis, voilà qu'un autre feu se déclare à Tombouctou.
Au regard de la fragilité de la paix dans le septentrion malien, il est plus que jamais urgent d'étouffer ce brasier avant qu'il ne se transforme en un véritable volcan.
Ce n'est pas demain la veille que la paix reviendra au Nord-Mali
On a le sentiment que depuis la signature de l'accord de paix d'Alger, les attaques se sont accrues au Nord-Mali, si bien que l'on se demande s'il ne faut pas faire le deuil de cet accord dont l'application prend toute l'allure d'une arlésienne.
Au-delà de la mauvaise foi des signataires de cet accord, qui rend difficile son application sur le terrain, il y a des djihadistes tapis dans l'ombre dont la volonté est de faire échouer cet accord, du fait qu'ils n'auraient pas été associés aux pourparlers de paix.
Et c'est justement ces derniers qui passent le temps à attaquer les positions des Casques bleus ou de l'armée malienne. Une façon de signifier que le retour de la paix au Mali ne saurait se faire sans eux.
Or, manifestement, on ne peut pas construire la paix avec ces derniers, eu égard au fait qu'ils ont démontré toute leurs capacités de nuisance.
Peut-on faire la paix avec quelqu'un qui est prêt à se faire exploser n'importe où et n'importe quand pour tuer? Des gens qui n'hésitent pas à occire femmes et enfants sans le moindre regret ?
La réponse semble évidente. A vrai dire, ce n'est pas demain la veille que la paix reviendra au Nord-Mali. Cela est d'autant plus vrai que pendant que les uns construisent, les autres déconstruisent.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que IBK a du pain sur la planche. Comment mettre hors d'état de nuire les djihadistes de tout poil qui écument le Nord de son pays ? Comment réconcilier ces frères ennemis?
L'exercice est d'autant plus titanesque que le problème du Nord-Mali date de plus d'un demi-siècle.
Comment trouver une solution à un problème qui date de Mathusalem, surtout lorsqu'on est face à des renards du désert prêts à rouler les autres dans la farine pour que seuls prévalent leurs intérêts ?
Le Pays