Dans une interview à bâtons rompus, le président du mouvement d’auto défense Ganda Izo et porte-parole de Compis 15, Mohamed Attaïb Sidibé, nous livre ses impressions sur l’actualité brulante du nord.
Le Matin : qu’est-ce qui vous a amené à créer la Compis 15 alors que hier seulement vous étiez membres de la plateforme ?
Mohamed Attaïb Sidibé : Avant de répondre à la question, j’aimerai bien vous présenter la Coordination des Mouvements Prônant l'Inclusivité et Signataires du 15 mai 2015 (Compis 15). La Compis 15 est composée de 6 mouvements : le Mouvement Ganda Izo, Gandalassa Izo, la Cpa, la Cmfpr3, Mpsa et le Fpa. En effet, C’est après la signature de l’accord le 15 mai que, nous avons constaté et du côté de la Plateforme et du côté de la Cma, une volonté affichée d’exclure des mouvements membres fondateurs de ces deux groupes à savoir la Plateforme et la Coordination. Ceci en violation de l’accord qui, dans son article 67 dit : « la plateforme et la coordination s’entendent toutes les entités qui en font partie à la signature du présent accord. Les signataires au nom de la Coordination et de la Plateforme le font au nom de toutes ces entités ». Ce qui donne le droit de signataire à toutes les entités membres de la Compis 15. Rien ne peut justifier que des mouvements qui ont participé au processus de janvier 2014 à la signature de l’accord le 15 mai 2015 se fassent exclure du processus de mise en œuvre de l'accord.
Pour revenir à votre question, c'est entre autres le respect du principe de l'inclusivité couplé à notre volonté de passer à la mise en œuvre de l'accord qui a motivé la création de la Compis 15.
Vous êtes membre du Comité de suivi de l’accord, quel est votre sentiment sur son travail ?
Nous avons participé à la dernière réunion du Comité de suivi de l'Accord tenue les 24 et 25 août 2015 au CICB. C'est une occasion pour la Compis15 de féliciter le Président du comité de suivi et à travers lui toutes les organisations et tous les pays membres de la Médiation Internationale pour le Mali, de leur volonté de respecter dans l'esprit et la lettre le principe de l'inclusivité.
Le Comité de Suivi est l'organe qui permettra de suivre la mise en œuvre de l'accord; à ce titre, nous n'avons pas de réserve sur sa volonté de veiller au respect de cet accord chèrement obtenu.
Que pensez-vous de l’occupation d’Anefis par le Gatia et selon vous qui est responsable de cette situation ?
Je disais auparavant que nous avons signé un accord qui nous lie. Nous devons respecter nos engagements. Et, si chacun avait respecté son engagement, on n’allait pas nous retrouver dans la situation d’Anefis que nous déplorons.
On ne peut sous aucun prétexte signer un accord et après reprendre les armes pour tuer des hommes, causer des dégâts, torpiller le processus de paix et poser des obstacles à sa mise en œuvre.
Avec la situation d’Anefis, pensez-vous que l’accord a de beaux jours devant lui ?
Je sais que la médiation internationale dans son ensemble est mobilisée pour sauver l’accord. Le gouvernement aussi. Pour preuve, le gouvernement de la République du Mali a mis sur pied la commission de mise en œuvre de l’accord qui a déjà commencé à travailler.
Qui est responsable de la situation d’Anefis? Seul une commission d’enquête internationale saura nous édifiés. Mais, quelque soit le responsable, nous déplorons les morts et victimes. Nous déplorons également le retard déjà accusé pour la mise en œuvre de l'accord.
Quel est le point de discorde entre la Plateforme et vous ?
Nous avons créé la Compis 15 pour qu'il n'y ait plus de discorde de nature à créer un blocage pour la mise en œuvre de l'accord. La Plateforme est une coordination sœur que nous respectons, pour avoir participé à tous ces affrontements armés avant la signature de l'accord.
Par ailleurs, nous demandons à la plateforme comme à la coordination de respecter l’accord que nous avons tous signé.
Réalisée par: A. H. Maïga, Adama Dao et Hawa Diarra (stagiaire)