Faites une petite présentation de vous-même. Je me nomme Sériba Konaré. Je suis de nationalité malienne. J’ai 33 ans. Je suis Docteur en science forestière. J’ai obtenu mon PhD à l’Université d’Ehime de Matsuyama, au Japon.
drapeau malien japonais cooperationPourquoi avez-vous pensé d’aller au Japon pour y étudier?
J’ai pensé à aller étudier au Japon car le système scolaire a une très bonne réputions au Mali et dans le monde. Au Mali, les medias parlent beaucoup du bien de l’éducation japonaise.
Quelle était votre image sur le Japon avant votre et quelle a été votre impression une fois sur place?
J’avais une bonne image du Japon, d’après ce que je savais sur le Japon à travers les media, les mangas japonais, les documentaires, les films sur le Japon, etc.
A mon arrivée au Japon, ma première impression était la propreté des villes Japonaises. J’ai été impressionne leur calme et le respect des autres. Au Japon, on constate que les passagers ne se parlent dans les bus et train contrairement au Mali ou les passagers se parlent tout au long du trajet.
Pouvez-vous expliquer la vie de chercheur au Japon? Qu’en pensez-vous? Qu’est-ce que vous avez étudié au Japon?
La recherche au Japon est très diversifiée. Le Japon offre suffisamment de moyens pour le bon déroulement de la recherche. Les laboratoires japonais sont très bien équipés et les professeurs sont disponibles pour encadrer les étudiants.
Les programmes d’échanges entre les chercheurs, financés à travers le monde par le Japon, permettent aux étudiants des universités japonaises de rencontrer des éminents chercheurs de renommée internationale.
Au Japon, je faisais mes recherches dans le domaine de la gestion durable des ressources forestières. Précisément, j’analyse le lien entre la pauvreté et l’exploitation du bois de chauffe comme source d’énergie au Mali.
Pouvez-vous expliquer la vie et les coutumes japonaises que vous avez trouvé bizarres, les difficultés que vous avez rencontrées au Japon, la nourriture et les endroits japonais que vous aimez, etc?
La chose que j’ai trouvée bizarre au Japon était le bain commun, je trouve très bizarre de prendre un bain avec des inconnus. Les difficultés que j’ai rencontrées au Japon, étaient surtout d’ordre pratique. J’étais toujours obligé de passer par un ami Japonais pour lire mes courriers, car je ne connaissais pas tous les kanji. Et souvent aussi, comme tout bon Malien, très souvent mon très cher pays me manquait. La nourriture japonaise est très délicieuse, mon plat préféré était le udon de Gakushoku, que je prenais durant la saison froide. Je mangeais beaucoup le Sushi et le Sashimi. Je ne peux pas parler de nourriture japonaise sans penser au délicieux plat de okura (œuf de poisson) que j’ai, une fois, pris à Sapporo.
Est-ce que vous êtes allé à la station thermale, à Hanami et à la mer? Est-ce que vous avez vu la neige au Japon? Pouvez-vous raconter des histoires marrantes que vous avez eues avec des amis japonais?
Durant mon séjour au Japon, j’ai été à plusieurs reprises à Hanami, dans le Park dogo et à Matsuyama Jo. J’ai vu la neige au Japon à Hokkaido préfecture, et, pour la petite histoire, c’était ma première fois de voir la neige, en 2008.
Dans notre laboratoire de recherche, les histoires marrantes ne manquaient pas. A l’époque, je parlais très peu la langue japonaise, donc souvent je confondais certains mots et ca faisait rire les collègues du laboratoire. Un jour, lors de la présentation des étudiants juniors du laboratoire de recherche, il y avait un monsieur du nom de Ogaki-San, lorsqu’il a fini de se présenter, j’ai pris la parole, et, sans faire attention, je lui ai dit que son nom était très facile pour moi ’’Okigaki-san ’’ (Monsieur gros instrument de musique) et que j’avais réellement envie de jouer avec ma guitare. Toute la salle était folle de rire. Dès lors, j’ai établi une bonne relation amicale avec ce monsieur, jusqu’à la fin de mon séjour dans le laboratoire.
Comment est-ce que vous avez étudié la langue japonaise?
Dès mon arrivée, j’ai commencé par les cours intenses en Japonais à l’Université d’Ehime. Au sein de cette Université, il existe un très bon centre d’apprentissage de la langue japonaise. Mon premier cours de Japonais était vraiment marrant. j’étais complètement incapable de prononcer correctement le simple mot Ohayogosaimasu, à plus forte raison de prononcer une phrase complète.
Quelle sont les similitudes entre le Japon et le Mali ?
Le Japon et Mali partagent certaines cultures. Au Japon, chaque année, précisément le sept (7) octobre, ils organisent un festival pour remercier Dieu d’avoir gratifié une bonne récolte de riz. On retrouve cette même culture au Mali. A chaque fin de récolte, on organise des danses de masques pour remercier le bon Dieu d’avoir gratifié une bonne récolte.
Qu’en pensez-vous la bourse du Ministère de l’éducation du Japon?
C’est une excellente bourse. Le financement est réellement suffisant pour permettre aux bénéficiaires de faire des études dans de bonnes conditions. Je pense personnellement qu’il serait préférable d augmenter le nombre annuel de bourses attribuées au Mali.
Quelques messages aux étudiants japonais et aux étudiants maliens?
Je demande aux étudiants maliens de choisir des universités japonaises s’ils ont la possibilité d’étudier à l’extérieur du Mali. Par ailleurs, j’invite les étudiants japonais à prendre contact avec des structures telles que JICA, qui ont des programmes d’immersion dans les pays africains pour les jeunes Japonais.
Qu’est-ce que vous visez dans la vie professionnelle ?
Je suis enseignant à l’Université de Bamako. J’aimerai jouer un rôle positif dans la coopération entre le Japon et le Mali, plus précisément dans les domaines de l’éducation et la lutte contre la pauvreté.