Le syndicat des travailleurs des impôts a mis à exécution son mot d’ordre de grève illimitée hier 1er septembre. Cette grève au fond concerne la réclamation de 6 milliards de F CFA de primes par an.
En juillet dernier, le syndicat des impôts avait observé un arrêt de travail de 72 h. Il vient de déclencher une grève illimitée à compter du mardi 1er septembre. Le clash est survenu suite au constat de non satisfaction de ses revendications à l’issue des négociations portant sur 13 points de doléances soumis au gouvernement.
Sur les 13 doléances déposées sur la table du gouvernement, celle relative à la relecture de la décision n°0026/MF-DGI du 20 juin 2014 sur le partage de la prime des recettes budgétaires retient le plus l’attention. Le syndicat y tient mordicus. Or, l’Etat, au vu de ses moyens limités, dit ne pas être en mesure de donner une suite favorable.
Cette décision ci-dessus citée en référence fixe à 0,75 % le taux des recettes budgétaires devant revenir aux 1500 travailleurs des impôts. Avec le taux en vigueur (0,75 %), les agents du fisc se partagent déjà par an 4 milliards de F CFA.
A travers la nouvelle doléance portant sur la relecture de la décision, les travailleurs réclament la hausse de cette prime à 1 % de la masse des recettes budgétaires. Ce qui équivaudra à une prime annuelle de 6 milliards de F CFA.
Cette augmentation de prime, qui constitue le nerf de la guerre, est le vrai motif de la rupture du dialogue entre le syndicat et le gouvernement. Pour certains, cette revendication mercantile du syndicat des impôts est maximaliste pour un pays comme le Mali en situation difficile.
Les agents des impôts font partie des fonctionnaires les plus enviés de notre pays. Ils perçoivent d’autres primes comme celles prélevées sur les pénalités infligées aux contribuables indélicats.
Les services de l’assiette que sont les impôts et la douane permettent à l’Etat de payer les salaires des fonctionnaires et de faire face à certaines dépenses courantes. Le premier contribue pour près de 51 % aux recettes publiques et le second à plus de 49 %.
Les recettes intérieures collectées principalement par ces deux services constituent les principales sources de revenus de l’Etat. Si d’autres services pourvoyeurs de fonds, quelle que soit leur taille se mettaient à grever pour réclamer les mêmes avantages, la République s’arrêterait.
Mohamed Daou
Les échos