Président Femafoot-Assemblee générale extraordinaires des frondeurs : C’est Baba le patron !

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Publié le vendredi 4 septembre 2015 | Match

© aBamako.com par mouhamar
Football: Premier point de presse de Henry Kasperczak
Bamako, le 30 décembre 2013 à la FEMAFOOT. Le nouvel entraîneur des Aigles, Henry Kasperczak, a animé son premier point de presse ce lundi au siège de la Fédération malienne de football .

A la faveur d’une assemblée générale extraordinaire illégale, tenue le 30 août dernier, les frondeurs de la Femafoot ont franchi le Rubicon en destituant le président de l’instance suprême du football et en élisant un nouveau comité exécutif transitoire. Nonobstant la lettre de la Fifa en date du 28 août 2015 qui demande à toutes les parties d’aller débattre à l’assemblée générale ordinaire prévue en octobre prochain. Toute chose qui maintient le président du Comité exécutif de la Femafoot, Boubacar Baba Diarra, dans ses fonctions.

La Fifa, l’instance suprême du football mondial, vient de tranché entre le comité exécutif de la Femafoot, présidé par l’inspecteur général de police, Boubacar Baba Diarra et les frondeurs. Par une lettre en date du 2 septembre 2015 signée par le secrétaire général, Jérôme Valcke, la Fifa clôt l’imbroglio dans le football malien : « …par conséquent, toute décision qui aurait été prise par cette soi-disant Assemblée générale extraordinaire de la Femafoot ne serait pas reconnue par la Fifa. Nous tenons par la présente correspondance, à vous informer que la Fifa continue de reconnaitre le Comité exécutif de la Femafoot ayant à sa tête M. Boubacar Baba Diarra » (lire la correspondance en encadré).

Revenons aux faits par rapport à l’imbroglio dans lequel se trouve le football malien. Les frondeurs de la Femafoot ont jeté leur dernière force dans la bataille en organisant une assemblée générale extraordinaire illégale le 30 août dernier à Bamako. Par ce geste, les frondeurs qui se disent clubs et ligues majoritaires ont foulé au sol les articles 37 et 119 des statuts de la Femafoot : « Des sessions extraordinaires de l’Assemblée générale peuvent être convoquées à tout moment à l’initiative du Comité exécutif ou à la demande de 50% +1 des membres votants par écrit. Les affaires à traiter doivent être stipulées dans ladite demande » (Article 37), « En attendant leur création, les clubs professionnels seront représentés à l’Assemblée générale par les clubs de Ligue 1, les clubs champions de la deuxième division à raison d’un par Ligue Régionale de football » (Article 119).

Au vu des participants à l’assemblée générale extraordinaire, les frondeurs n’avaient pas le quorum des délégués (50%+1). Ils ont comptabilisé trois champions sortants de D2 qui ne sont plus champions au niveau de leur Ligue régionale (FC Gaoussou pour Bamako, Bronconi AC pour Ségou et Attar Club pour Kidal) au détriment des clubs champions de la deuxième division comme le stipule l’article 119 des statuts (ASKO pour Bamako, Office du Niger Sports pour Ségou et Elwidj FC pour Kidal). Pires, les frondeurs ont pris en compte les voix de quatre clubs relégués en Ligue 2 par la Commission centrale de recours (Djoliba AC, COB, CSK, Avenir de Tombouctou). Que dire de la comptabilisation par les frondeurs des trois délégués de la Ligue de Kayes qui n’avaient de mandat signé par l’instance ! C’est dire que sur les 31 délégués sur 55 dont les frondeurs se vantent, ils n’en ont réellement que 20. Un nombre largement insuffisant pour convoquer une assemblée générale extraordinaire.

On se rappelle que quelques jours avant la date de l’AG extraordinaire, le C.E de la Femafoot avait reçu par écrit le soutien de 31 membres votants qui se disaient opposés à cette rencontre des frondeurs. Ce sont les Ligues de Kayes, Koulikro, Sikasso, Mopti (12 voix, soit 3 voix par Ligue), les clubs de Ligue 1 tels le Stade malien de Bamako, l’AS Réal, l’Usfas, l’AS Police, Onze Créateurs, ASOM, AS Bakaridjan, l’AS Nianan, le Mamahira AC et l’ASB (10 voix, soit 1 voix par club), les clubs champions de la deuxième division comme USC Kita pour Kayes, Buru Masa pour Koulikoro, US Bougouni pour Sikasso, ASKo pour Bamako, Office du Niger Sports pour Ségou, Débo Club pour Mopti et Soni AC pour Gao (7 voix, soit 1 voix par club) et 2 regroupements sportifs que sont : l’Association des Entraîneurs du Mali et celle des médecins sportifs du Mali (2 voix, soit 1 voix par regroupement)

Malgré tout, les frondeurs ont exécuté leur agenda contre vents et marées. Au sortir de leurs assises, ils ont pris des décisions comme la révocation du président de la Femafoot, l’élection d’un nouveau comité exécutif avec un 1er vice-président intérimaire en la personne de Mamadou Dipa Fané, président de l’Union des Anciens Footballeurs du Mali, la levée de suspension de Salaha Baby (2e vice-président Femafoot) et Yéli Sissoko (ex-président Commission Finances), l’annulation de la décision rétrogradant en Ligue 2 le Djoliba, le COB, le CSK et l’Avenir de Tombouctou.

Face à cette tentative de putsch des frondeurs, la réaction du comité exécutif de la Femafoot n’a pas tardé. Dans un communiqué en date du 31 août 2015 et signé du secrétaire général, la Femafoot a recadré les choses : « Le comité exécutif de la Fédération malienne de football informe l’opinion nationale et internationale, de ce que l’annonce d’une prétendue destitution du président de la Femafoot, faite par une minorité d’individus se réclamant du football malien est nulle et de non effet …Une fois de plus, le putsch des ennemis de notre football émergent aura lamentablement échoué… C’est sereinement que la délégation de la Femafoot avec à sa tête le président Boubacar Baba Diarra accompagnera les Aigles du Mali au Benin pour leur match contre le les Ecureuils le dimanche 6 septembre prochain.»

Malgré tout, le mercredi 2 septembre, les frondeurs investissent illicitement la salle de réunion de la Femafoot pour tenir une réunion de bureau avec comme intention réelle d’occuper les locaux. Après environ une heure et trente minutes de conciliabule avec la police, les frondeurs ont été délogés par la garde républicaine venue en renfort.

La lettre de Fifa en date du 2 septembre 2015 vient clore les débats. Boubacar Baba Diarra est le seul et unique président reconnu par l’instance suprême du football mondial. C’est donc une défaite de plus pour les frondeurs de la Femafoot qui viennent de boire le calice jusqu’à la lie.

Elué à la tête de la Femafoot le 8 octobre 2013 pour un mandant de 4 ans, le président Boubacar Baba Diarra a réalisé un bilan largement positif en 2 ans. Sous sa mandature, le Mali a remporté le trophée de la CAN Cadets 2015, les Aiglons ont remporté la médaille de bronze à la Coupe du monde Juniors 2015, plusieurs terrains de clubs de Ligue 1 ont été doté en éclairage public, les terrains de Kati, Kita et Barouéli ont été gazonnés. Qui dit mieux ?

Baba Cissouma