72 heures à Alger, 48 heures à Niamey, le président IBK a entamé après son retour du pays profond un périple au près de quelques pays du champ. Il est question au cours de ses entretiens avec ses homologues Algériens et Nigériens d’explorer les voies et moyens permettant de consolider les acquis de l’accord d’Alger en mettant un terme au bruit sourds des armes entre les différents mouvements signataires.
Comme prédit par les observateurs avertis de la crise malienne, le processus de mise en œuvre de l’accord issu du processus d’Alger s’avère difficile. A peine le comité de suivi mis en place à la suite de longues tractations, que d’autres problèmes ont pointé le nez. Il s’agit de l’affrontement entre le GATIA et la CMA, qui vu la ville d’Anefis tombée dans l’escarcelle du GATIA. Les initiatives unilatérales de la MINUSMA( le tollé qui s’en est suivi), les défilés de diplomates à Bamako ont poussé Koulouba a demandé à la plate forme de quitter la ville. Une demande express de la présidence qui au moment ou nous écrivons ces lignes n’avait pas été exécutée par le GATIA qui conservait ses positions à Anefis. S’il est plus facile de prendre les armes que de les déposer, le refus du mouvement de quitter la ville fait beaucoup parler sur le continent. Au Burkina, un canard assimile ce « refus » à « la queue qui refuse d’obéir à la tête » sans indiquer qu’IBK n’est la tête de ce mouvement.
Dès lors, il s’avérait nécessaire pour le président et son gouvernement de trouver au plus vite les solutions pouvant endiguer la sérieuse menace qui plane sur la mise en œuvre dudit accord, obtenu dans la douleur. Au moment où le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, bouclait sa visite de 72 heures en terre algérienne, son premier ministre, Modibo Keïta lui, convoquait une réunion d’urgence sur la situation sécuritaire du pays. Une réunion qui en plus des ministres a vu la participation d’officiers supérieurs de défense et de sécurité. Flanqué des ministres des Affaires étrangères, de l’intégration africaine et de la coopération internationale, de celui de la défense et des anciens combattants, de la réconciliation nationale, de la solidarité de l’action humanitaire et de la reconstruction du Nord et de celui de l’administration territoriale et de la décentralisation, IBK s’est rendu sur invitation de son homologue Mahamadou Issoufou dans la capitale nigérienne le mardi dernier pour une visite de travail de 48 heures. La composition de la délégation présidentielle renseigne sur la nature des échanges. Alger comme Niamey, sont des partenaires stratégiques de Bamako dans la stabilisation de sa partie septentrionale. L’un pour avoir conduit pendant huit longs mois les discussions ayant aboutit à l’accord de paix, l’autre pour son soutien sans faille au plus fort de la crise et pour sa contribution de taille à la MINUSMA. Outre ces aspects, ces capitales sont parvenues à établir une certaines confiance entre elles et les différentes parties qui s’affrontent sur le terrain (on se souvient qu’une réunion devait se tenir à Niamey entre les chefs des différents groupes quand les affrontements ont commencé à Anefis). En tout cas, une chose est claire, en se rendant en pèlerinage pour la paix à Alger et à Niamey pour 5 jours, le président IBK, espère trouver avec ses homologues des solutions idoines afin que la mise en œuvre de l’accord se poursuive pour le bonheur des Maliens.
Mohamed DAGNOKO