Deux hommes et une femme soupçonnés d'avoir tabassé et torturé pendant deux heures un homme en août 2014 à Chartres, en filmant leurs méfaits, ont été mis en examen jeudi pour enlèvement, séquestration et actes de torture et de barbarie commis en bande organisée, et écroués, a-t-on appris vendredi auprès du parquet de Chartres.
Les magistrats disposent des vidéos des violences, filmées par les agresseurs présumés eux-mêmes, a-t-on souligné de même source.
La victime, âgée de 31 ans, a eu le corps et le visage ravagés de coups de poing et le sexe brûlé. L'homme, originaire d'un village du Mali, près de Bamako, demeure à Paris et était venu à Chartres pour y rencontrer une femme âgée de 20 ans qu'il avait connue au Mali.
Sur les vidéos, filmées avec un téléphone portable, l'homme apparaît ligoté et bâillonné tandis qu'il est frappé à coups de poing sur le corps et au visage. Les mauvais traitements se poursuivent avec les agresseurs qui s'acharnent sur le sexe de leur victime.
Selon la victime, la jeune femme, son frère aîné, 42 ans, et son mari, 44 ans, lui avaient tendu un véritable guet-apens.
Pour l'autre partie, les violences sont la punition d'un adultère. Les deux hommes soupçonnés de l'avoir agressé affirment ainsi l'avoir trouvé, nu, au lit avec la jeune femme. Celle-ci affirme de son côté que son visiteur avait forcé sa porte.
Au terme de deux heures de mauvais traitements, la victime était abandonnée à la gare de Chartres. Ses tortionnaires l'avaient auparavant dépouillée de sa carte bancaire et lui avoir soutiré son code pour retirer 800 euros et acheter trois cartouches de cigarettes.
Pourtant, de retour à Paris, l'homme ne consulte pas de médecin et ne dépose pas de plainte. Mais son état de santé se dégrade et il est hospitalisé d'urgence. Ce n'est qu'en juin dernier qu'il se décide à porter plainte.
Les agresseurs présumés avaient entretemps déménagé mais les policiers ont retrouvé leur trace à Montigny-le-Bretonneux (Yvelines) et en Seine-Saint-Denis.
Lors de leur arrestation mercredi matin, les vidéos des mauvais traitements ont été retrouvées par les policiers sur leurs téléphones portables.
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