Après avoir comme à Tabankort et Ménaka chassé les troupes de la CMA, voilà que les combattants de la plate-forme originaires pour la plupart de la région de Gao, Tombouctou et Kidal, ont pris le contrôle de la localité stratégique d’Anéfis au nez et à la barbe de la force de la MINUSMA après d’âpres combats.
Selon nos informations, depuis lundi dernier, des réunions ont lieu entre les responsables de la plate-forme et toutes les sensibilités des régions du nord à Gao, cité des Askias. Les mêmes sources précisent que les populations ne font pas confiance à la MINUSMA et préfèrent que les FAMA prennent le contrôle de la ville d’Anéfis craignant des exactions des éléments de la CMA qui ne connaissent que la terreur lorsqu’ils vont revenir dans la ville. Au moment où nous bouclons cette édition, malgré le communiqué des autorités sommant les troupes de la plate-forme à quitter leurs nouvelles positions conquises au prix fort contre la CMA et sans condition, les populations d’Anéfis et environnants plaident pour que les combattants de la plate-forme et les FAMA restent pour les sécuriser car, une crise de confiance s’est installée avec les troupes de la MINUSMA connues pour leur laxisme criard. D’ailleurs, indiquent nos sources,
des marches de soutien sont en cours de préparation rappelant ainsi celles organisées à Ménaka où les combattants de la plate-forme ont chassé les éléments de la CMA malgré des appuis et non les moindres.
Après la prise d’Anéfis, il ressort qu’au nord, les populations ont compris les gros enjeux que constituent les régions septentrionales du Mali ainsi que les fortes pressions dont sont victimes le Chef de l’Etat et l’armée de la part de la communauté internationale et singulièrement des puissances occidentales et leurs alliés. Du coup, elles encouragent les groupes d’autodéfense à les sécuriser.
Au regard de la tension qui prévaut sur le terrain où chaque camp renforce ses positions militaires, les jours à venir seront déterminant quant à l’avenir de l’accord car, en cas d’attaque des forces de la MINUSMA comme ses responsables l’ont indiqué dans un communiqué laconique, prévient un responsable de la plate-forme qui a gardé l’anonymat, « les conséquences seront graves car, nous sommes un Etat souverain à qui on doit respect et considération donc, nous nous battrons comme cela se doit. Ce que nous en comprenons pas, c’est lorsque les troupes de la CMA nous attaquent, la communauté internationale ne réagit pas, se tait d’ailleurs et lorsque nous ripostons à des coups, elle crie au scandale. Cela suffit maintenant ! Il faut que cette politique de deux poids, deux mesures cesse car le mali n’est ni la Somalie, ni le Soudan», a prévenu notre interlocuteur.
Fourniture de la MINUSMA en aliments
L’arrivée d’Ecolog International dénoncé
Selon nos informations, après s’être installée de façon confortable au Mali, en tout cas, étant bien écouté par les autorités actuelles (impuissantes face à des pressions internationales), voilà que la MINUSMA qui était approvisionné, en aliments par la société SUPREM International, aurait retiré le marché pour l’attribuer au nouveau arrivant : ECOLOG International, une société européenne. Cette société qui importe ses produits alimentaires hors du Mali, laissant sur le carreau les nombreux opérateurs économiques maliens sur le carreau surtout ceux du nord, est venue avec des intentions de tout rafler et dans tous les domaines si possible. Et pour cause, elle s’apprête à se lancer dans d’autres activités différentes du secteur alimentaire, précisent nos informations. Ce qui porte déjà de sérieux coups à nos opérateurs économiques dont la plupart sont endettés puisqu’ayant misé sur des contrats avec la MINUSMA.
C’était sans compter sur la stratégie bien huilée de cette structure onusienne qui consiste à, affamer les sociétés et entreprises maliennes au profit de celles venant hors du contient pour la plupart. Pour les spécialistes et observateurs avisés sur la question, la MINUSMA devrait si elle était venue nous aider, privilégier les sociétés et entreprises du nord (en particulier), elles qui connaissent le terrain. Ce qui leur permettra de créer beaucoup d’emplois pour ces milliers de jeunes qui triment. Cela sera une sorte de décentralisation devant permettre aux opérateurs économiques des régions du nord de prospérer leurs affaires. Ce qui n’est pas le cas de nos jours. Et lorsque votre journal a dénoncé le partage du « gâteau du Mali » avec l’arrivée d’abord des troupes de la CEDEAO, de Serval et de la MINUSMA, des voix et non les moindres se sont levées pour nous condamner. Aujourd’hui, où en sommes-nous ?
Pire, la construction dans la zone aéroportuaire de Bamako-Sénou du « QG » de la MINUSMA et à Gao, de l’agrandissement de la zone aéroportuaire devant accueillir de nouvelles troupes de la MINUSMA, en disent long sur la suite à venir.
B DICKO