Dans une de ses fables, « Les Voleurs et l’Âne » le célèbre fabuliste français du 17ème siècle Jean de La Fontaine, écrit :
« Pour un âne enlevé deux voleurs se battaient
L’un voulait le garder, l’autre le voulait vendre
Tandis que coups de poing trottaient,
Et nos champions songeaient à se défendre
Arrive un troisième Larron
Qui saisit Maître Aliboron
…………………………….. . »
Dans cette histoire cocasse, on fait fi du propriétaire du bourricot. En effet, ce qui retient l’attention de l’auteur, c’est seulement le comportement des voleurs : les deux acolytes et un troisième, l’invité surprise, celui qui profite de la querelle des deux pour s’emparer du baudet. Nul besoin d’être spécialiste en art divinatoire ou énigmatique pour établir une distribution de rôles dans ce scénario de mauvais goût que constitue la crise malienne depuis plus de trois ans. En effet, les deux acolytes ne sont d’autres que le MNLA et Ançar Eddine d’Iyad Ag Ghali. Le troisième aigrefin, « la douce France » pour ne pas la nommer, qui à travers les opérations Serval, Barkane et la Minusma n’hésite pas à faire main basse sur les ressources de Kidal, selon les informations persistantes qui nous parviennent de sources crédibles. Et le Mali dans tout cela ?
Son gouvernement semble assister avec fatalisme au dépècement de son territoire malgré ses déclarations lénitives et itératives. Le président IBK et son gouvernement étant débordés, « hors réseau », dans tout autre pays que le Mali, la société civile se serait continuellement mobilisée afin de défendre son pays dans son intégralité. Malheureusement nous sommes en présence d’une société civile et de partis politiques timorés, incapables de réactions patriotiques et comme inhibés par les évènements, donnant ainsi raison à un certain « grand républicain » qui, du temps de sa splendeur despotique, clamait en substance : «ce qui est remarquable chez le Malien, c’est qu’il est incapable de se révolter, malgré toutes les privations et humiliations qu’on peut lui infliger ! ». On sait la suite : le 26 mars 1991, est venu démontrer qu’on ne méprise pas inopinément un peuple. Pour la majeure partie de la population, ceci est une histoire d’anciens combattants. Mais il est souvent utile de rappeler à la jeunesse certains hauts faits des aînés afin de leur donner un repère, une motivation, une raison de se battre.
Les évènements qui se sont déroulés à Ménaka puis à Anefis, aurait dû amener la société civile particulièrement la jeunesse, à se mobiliser massivement derrière la Plateforme pour appuyer ses actions quels que soient les sentiments de « l’opinion internationale ».
Ne permettons pas que d’autres s’accaparent de notre « âne » sans réagir. Nous respectons l’Organisation des Nations Unies et ses démembrements, mais malheureusement dans la plupart des cas, on constate que ses tentatives de règlements de crises dans un pays ont pour marque déposée, l’iniquité de traitement entre les différents protagonistes.
…………..…sans rancune
Wamseru A. Asama