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L'Essor N° 17335 du 17/12/2012

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Corridor Bamako-Dakar : compromis avec les transporteurs
Publié le mardi 18 decembre 2012  |  L'Essor




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Ceux-ci ont accepté de mettre fin au blocage du trafic en échange de garanties comme l’allègement des multiples contrôles et autres tracasseries
Le port de Dakar est très important dans le dispositif d’approvisionnement de notre pays. Aujourd’hui, plus de 40% des mouvements de nos gros porteurs sont enregistrés sur le corridor Bamako-Dakar. De fait, le moindre trouble sur ce corridor a un impact lourd sur l’approvisionnement correct du pays, ainsi que l’on a pu le constater à nouveau avec la grève que les transporteurs routiers sénégalais évoluant sur le corridor Bamako-Dakar, viennent d’observer pendant une semaine. Heureusement, ce débrayage a enfin connu un dénouement heureux.

Le port de Dakar présente beaucoup d’avantages pour nos importateurs qui avaient été obligés de se tourner vers cette destination par la crise politico-militaire qui a secoué la Côte d’Ivoire pendant des années. Distant de 1300 km, l’un des atouts de Dakar est la diversification des voies d’accès avec le chemin de fer et la route. Une autre force du port réside dans sa grande capacité logistique à débarquer et embarquer les marchandises. Il y a aussi, les conditions avantageuses mises en place pour le transit des marchandises à destination de notre pays. Il faut préciser que le Sénégal et le Mali sont les deux seuls pays à exploiter le port.
La grève des transporteurs routiers sénégalais qui a totalement paralysé le trafic sur le corridor pendant toute une semaine a été levée en grande partie grâce à la mobilisation du Conseil malien des chargeurs, du Conseil malien des transporteurs et d’autres organisations patronales.

En collaboration avec le ministère de l’Equipement et des Transports, une grande rencontre a été convoquée pour discuter avec les grévistes afin qu’ils libèrent 2 000 camions maliens chargés de marchandises bloqués le long du corridor notamment à Kidira à la frontière.
Au fait que voulaient les transporteurs routiers sénégalais à travers cette grève ? Ils entendaient dénoncer les tracasseries auxquelles ils sont soumis sur l’axe Bamako-Dakar. D’autres griefs des transporteurs sont relatifs au poste de péage et de pesage de Diboli, à la question du respect des règles liées à l’assurance Cedeao, aux impôts et aux frais syndicaux jugées trop élevés.
Les transporteurs maliens qui sont entrés dans la danse par solidarité se plaignent aussi des tracasseries administratives, des taxes et frais injustifiables qu’ils supportent depuis le port jusqu’à la frontière avec notre pays. Nos routiers estiment que malgré les nombreux avantages qu’offre le port, le corridor Bamako-Dakar ressemble pour eux à un parcours du combattant.
Toutes ces questions ont été débattues lors de la rencontre des responsables des syndicats de transporteurs sénégalais et maliens avec les responsables des départements en charge des transports des deux pays notamment, le week-end dernier. Côté malien, il y avait Alkaïdi A. Touré, conseiller technique au ministère de l’Equipement et des Transports, et pour le Sénégal, Dramé Seck, directeur des transports routiers de son pays. Des responsables des chargeurs et des opérateurs économiques étaient présents.
Ainsi, l’issue des débats, les routiers sénégalais et maliens ont décidé de mettre fin à la grève. En contrepartie, ils ont obtenu la garantie que le nombre de postes de contrôle sur le corridor sera significativement réduit.

Pour ce qui concerne le poste de péage et pesage de Diboli, les responsables de département de l’Equipement et des Transports ont assuré que des mesures diligentes seront prises en vue de le rendre fonctionnel dans les plus brefs délais. Les transporteurs reprochent aux techniciens du poste de péage et pesage de ne pas maîtriser cet outil. Ils dénoncent aussi le temps de pesage qu’ils jugent trop long et « la fraude » dans le calcul du poids.

Sur la question du respect des règles liées à l’assurance Cedeao, les routiers demandent aux départements du commerce des deux pays de s’impliquer auprès des Chambres de commerce et d’industrie (du Mali et du Sénégal) en vue de mettre en place un macaron d’identification des camions fréquentant le corridor.

D. DJIRE

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