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Face à l’evolution de la crise au Nord de Ménaka et à Anéfis, un seul constat : le silence coupable des Organisations de la Société Civile plus prolifiques à défendre un coup d’Etat que le Mali en péril
Publié le lundi 7 septembre 2015  |  Infosept
Conférence
© aBamako.com par Androuicha
Conférence de presse du consortium des organisations de la société civile.
Bamako, le 03 juin 2015 à la maison de la presse. Le Consortium des organisations de la société civile pour l`observation du processus électoral a tenu un point de presse pour partager les résultats de l`observation du 1er tour de l`élection législative partielle en commune V du district de Bamako.




Le gouvernement du Mali fait face en ce moment à une crise à double dimensions. La situation dans notre partie septentrionale depuis 2012 est tout d’abord sécuritaire et politique. C’est une crise au relent raciste d’une minorité arabo-touareg qui pense qu’il y a trop de noir dans le pouvoir à Bamako. Et ce que beaucoup ne disent pas, c’est aussi une crise à cause du rejet de la Démocratie électorale qui nivelle les rangs et confère plus de reconnaissance et de droit au fait majoritaire qu’à la minorité. Ce qui avait mobilisé au départ toute la Communauté internationale d’où la signature le 15 Mai et le 20 juin 2015 de l’Accord historique de paix et de réconciliation de Bamako issu du processus d’Alger. Mais pourquoi, malgré la signature de l’Accord la crise sévit-elle toujours ? Et avec des affrontements récurrents ces derniers jours entre les deux groupes ennemis : le GATIA républicain et la CMA séparatiste ? La communauté internationale réduite à la MINUSMA, censée aider le Mali à sortir de la crise, viole-t-elle allègrement le Droit international sans grande réaction du reste de la communauté internationale ? C’est parce qu’on note face à l’évolution de la situation post-signature un silence assourdissant des organisations de la Société civile (OSC) plus prolifiques à défendre un coup d’Etat que le Mali en péril. De Ménaka à Anéfis, elle est restée moins active et moins engagée dans l’occupation des media et des chancelleries.

Un proverbe bambara dit que c’est en période de difficultés que l’on reconnait ses vrais amis. En extrapolant, on dira que c’est en période de crise que l’on reconnaît les vraies organisations de la Société civile. La crise au nord du Mali a permis de découvrir les vrais visages de nos Organisations de la Société Civile. Et pourtant, quand la junte militaire de Kati, sous la houlette du Capitaine-Généralissime Amadou Haya Sanogo a chassé le président légitime en exercice ATT du pouvoir, les OSC ont défilé sur le plateau de la Télévision Nationale en se réclamant à souhait du peuple au point d’en rendre ivre et nerveux le téléspectateur. Mais aujourd’hui, alors que ce même peuple fait l’objet de toutes sortes d’humiliations sans trop souvent aucune réaction de taille de ces organisations de la société civile pour dénoncer le comportement partial de la Communauté internationale face au traitement inégal souvent raciste entre les troupes du GATIA acclamées et revendiquées par les populations et la CMA. Cela dénote d’un véritable manque de courage pour les vraies causes du Mali, eu égard à leur degré d’engagement citoyen aux côtés des putschistes.


Où sont le Haut Conseil Islamique et son charismatique leader, l’imam Mahmoud Dicko, qui avait si bien harangué la foule au stade du 26 Mars quand les autorités d’alors avaient voulu changer le Code de mariage et de la Famille? Où est le Conseil National de la Jeunesse avec le bouillant Mohamed Salia Touré qui organisa l’accueil triomphal du PM Mara après sa visite controversée à Kidal ? Où est Sabati 2012 qui pense, à tort ou à raison, que les 77 % obtenus par IBK étaient dus à leur seule mobilisation ? Où est la COPAM du Pr. Younouss Hamèye Dicko et de Amadoun Amion Guindo, les deux grands soutiens de taille de la junte ? Et que dire des « dignes patriotes et représentants du peuple » au nom duquel ils s’étaient opposés à l’arrivée et à toute immixtion de la communauté internationale dans les affaires intérieures du Mali ? Où est le COPA de Makan Konaté autre soutien de poids du capitaine Sanogo, farouche opposant à toute autre proposition de sortie de crise autre que celle du peuple souverain du Mali ? Où sont les organisations féminines comme la CAFO de Oumou Touré et l’APDF de Fatoumata Siré Diakité, les deux organisations les plus représentatives dans la défense des droits des Femmes ?

Une réponse est claire et un constat établi, elles sont toutes inaudibles au moment où la patrie est menacée dans ses plus solides fondements. Elles sont toutes silencieuses au moment où le pays a besoin d’un sursaut patriotique pour dire NON à la force d’occupation. Elles sont toutes absentes au moment où la nation est menacée jusque dans son existence. Et quand le péril est à la demeure commune, comme c’est le cas au Mali, le salut ne peut venir que des structures sociales. Rappelez-vous, l’ « Appel à la Résistance » lancé par le Président de la République Française le Général De Gaulle le 18 juin 1944 depuis Londres après l’annexion de Paris par les hordes Hitlériennes. Halte à la MINUSMA parce que trop c’est trop. Le droit de la minorité, OUI mais aussi et surtout respect du fait majoritaire, des NOIRS et de tous ceux qu’on considère comme classe inferieure au Nord du Mali qui ne se battent que pour leur dignité et leurs terres. Faites attention, le Mali n’est pas comme les autres pays parce que c’est ici et sur cette terre que se sont écrites les plus grandes épopées de l’Histoire glorieuse de l’Afrique. Humilier le Mali, c’est comme humilier l’Afrique et les africains.
Youssouf Sissoko
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