La fin juin qui a coïncidé avec le début mois du ramadan, des centaines de nos compatriotes vivant au Gabon avaient été expulsés. Ils ont été jugés par les autorités gabonaises d’être en situation irrégulière. Accueillis avec des messages de solidarité et d’entraide par les autorités de notre pays, notamment les sapeurs pompiers et les représentants du ministère des Maliens de l’extérieur à l’auto-gare de Sogoninko, ces expulsés avaient des motifs réels d’espérer. Mais hélas !
Face à l’expulsion mani-militari de nos compatriotes vivant au Gabon pour certains depuis plus de trente (30) années, à leur arrivée, les autorités maliennes leur avaient promis de venir en aide pour leur insertion socio-économique. Mais voilà deux mois après, c’est le silence radio du coté des autorités, notamment le ministère chargé des Maliens de l’extérieur. Un département crée pour s’occuper du bien être de nos compatriotes vivant hors du pays.
Et pourtant, connaissant le poids de la diaspora dans l’économie du Mali, plus de quatre cent (400) milliards injectés au pays chaque année. Affaiblis, dépouillés de tous leurs biens, séparés des épouses et de leurs enfants, ces expulsés attendent aujourd’hui de leurs autorités la réalisation des promesses tenues. Ils ne demandent ni terre, ni ciel, mais juste le minimum pour pouvoir vivre dans la dignité. A défaut de les prendre en charge pendant un bout de temps, ils demandent de leur faciliter des prêts auprès des institutions financières pour mener des activités génératrices de revenus. Rien n’est entrepris au niveau du ministère des Maliens de l’extérieur pour soulager la souffrance de ces expulsés. Toutes les portes leur sont fermées. Au département, l’on ne semble guère préoccupé par la situation. Difficile aujourd’hui est la condition de vie et de travail des Maliens de l’extérieur.
Le cas récent des Maliens vivant au Cameroun est un exemple édifiant. Les conditions dans lesquelles vivent ces expulsés révèlent au grand public l’attitude passive de nos autorités. Plus alarmant est le silence coupable du Ministre Aboudrahamane Sylla. Silence surprenant de la part d’un homme habituellement prolixe surtout quand on sait qu’il est passé maître dans l’art facile de trop de tapage autour des Maliens de l’extérieur.
Or, celui qui a bonne mémoire, le ministre Sylla, dans sa politique de comprendre et d’être à l’écoute de ces compatriotes, avait fait des tournées au quatre coin du monde. A quoi a servi cette tournée si ces compatriotes sont dans souffrance totale et dans le désespoir ?
Amadou COULIBALY