Si la guerre asymétrique n’est pas une donnée récente dans le monde, son ampleur s’est accentuée et ses modalités ont beaucoup changé au cours de ces dix dernières années. « Terrorisme » selon les uns, « résistance » selon les autres, ces termes renvoient au phénomène réel d’une guerre qualifiée tantôt de « guerre de religions », tantôt de « conflit de civilisations » ou encore d’une guerre du « bien » contre le « mal ». C’est ce à quoi l’on assiste au Nord-Mali, un autre épisode de la crise qui se complexifie davantage. L’entraîneur d‘une équipe de Gao s’est exilé, abandonnant ses joueurs ; le football étant interdit par les nouveaux législateurs, même si certains pays plus musulmans que le Mali pratiquent le football. Ce fait qui peut paraître anodin au premier abord, pose un grave problème de cohabitation pacifique et de tolérance. Les islamistes du septentrion malien veulent faire tabula rasa de tous les acquis culturels et les remplacer par ce qu’ils appellent « loi islamique ». Cela ressemble à une recolonisation, nous dirions plutôt, encore une férule humiliante ! Les Salafistes, à contre-courant dans un monde d’ouverture, piétinent le principe de laïcité, oubliant qu’aucune culture, même en restant soi, ne peut évoluer en vase clos. Il faut donc accepter le choc des cultures. Ils ont procédé à un changement des programmes scolaires. Cela n’est pas loin de ce qui se passe au Nigeria avec Boko Haram qui ne veut même pas de l’école du Blanc. L’islam traditionnel malien pacifique ne nous a pas habitués à cela. En tous les cas, il faut dépasser les clivages religieux pour une paix en Afrique. Les épisodes qui ont contribué à officialiser la séparation de l’Eglise de l’Etat ont été reconnus comme meilleure solution pour préserver la paix sociale des conflits religieux, et de facto respecter les différentes confessions dans les pays. Mais les « Dracon » du Nord-Mali ne voient pas les choses de cet œil. C’est à se demander ce qu’ils feront des couples mixtes chrétien-musulman ou encore de ces fils de El Hadj ordonnés prêtres au Burkina Faso. En tous les cas, nous assistons au Nord du Mali à une colonisation version islamiste où la culture africaine relève du paganisme. Mais peut-on imposer un changement auquel personne n’adhère ? Agissent-ils au nom de la charia ou au nom de leur « charia » ? Si c’est au nom de la charia, ces Djihadistes devraient revoir leur copie, car l’islam est une religion de paix, de tolérance et de cohabitation pacifique. Le prophète de l’islam (PSL) en a donné la preuve après l’hégire, à Médine.