Les Maliens voient le Mali en noir mais leur président, IBK, le voit plutôt en rose.
En témoignent les réponses qu’il a faites à nos deux confrères qui ont eu à l’interviewer pour les deux ans de sa présence à la magistrature suprême du pays.
L’armée ? Naguère elle était en guenilles. “Les militaires étaient dépenaillés“. Maintenant, ils ont de la tenue pourrait-on écrire puisque chacun d’eux possède trois uniformes du meilleur choix et des godasses de qualité, qui plus est toujours bien cirées. Comme chez ce peuple de l’antiquité, une armée qui gagne n’est-elle pas la mieux vêtue sur le champ de bataille ?
Le processus de paix ? Il bouge, il va dans le bon sens malgré les apparences qui attestent le contraire. Le président, chez qui les électeurs ont cru déceler un homme d’autorité, prêt à user de la force quand c’est nécessaire, est au vrai un pacifiste irréductible. Il n’a pas été élu pour faire la guerre et la seule arme dont il usera est le dialogue pour faire la paix. “Il s’agit tout simplement de hâter les choses ” rassure -t-il. Comment ? Là est le secret dans l’art de gouverner. Comme disait Senghor, “ le chasseur qui veut attraper sa proie ne tousse pas “.
La situation à Anefis ? Le Mali n’a pas de milice et ne saurait cautionner un groupe armé, déclare, sur un ton sec, le président. Merci pour le mérite reconnu à la Plateforme d’avoir sauvé la République et mis en déroute la coalition formée par les séparatistes et les narco-jihadistes. Mais juste une petite question : et la CMA ? Ne porte t-elle pas des armes ou faut-il considérer que la ville de Kidal, ultime bastion où elle s’est retranchée, ne fait pas partie du “territoire national où seule l’armée nationale est habilitée à porter les armes” ?
La MINUSMA ? Rien à dire. Elle est venue aider le Mali, “ à notre demande “, précise le président.
L’insécurité ? Ce n’est pas un mal malien, mais une pandémie universelle. Et le Mali fait ce qu’il peut pour l’endiguer. Voire l’enrayer.
L’économie ? Le Mali a apuré sa dette intérieure (plusieurs dizaines de milliards de FCFA) et peut se targuer d’avoir le troisième taux de croissance le plus élevé au sein de la CEDEAO. Une façon de dire que si notre pays réalise une telle performance en période de crise sécuritaire grave, qu’en serait-il s’il recouvrait la paix et la stabilité ?
Saouti HAIDARA