Par centaines, les occupants de la ville de Tombouctou (Aqmi, Ansardine et Mujao) avaient quitté le jeudi 6 décembre cette localité avec armes et bagages pour se rendre à Essakane, un petit village touareg situé à 70 km de Tombouctou. Là, pendant 10 jours, ils se sont concertés et ont sacrifié des chameaux, bœufs et moutons. Pendant ce temps, Tombouctou recouvrait une certaine liberté qui, hélas a pris fin jeudi dernier. Les bandits armés ayant regagné « leur territoire ».
Des informations dignes de foi avaient fait état depuis quelques jours du fait que la ville de Tombouctou avait été abandonnée par ses envahisseurs armés permettant ainsi à ses populations de respirer l’air de la liberté.
L’heureuse nouvelle n’avait cependant pas eu d’échos exceptionnels, ni créé l’enthousiasme et l’espoir dans les zones occupées par les islamistes armés.
Mais il est vrai : il y a une dizaine de jours à Tombouctou, il n’y avait plus qu’une vingtaine d’hommes armés (tous des noirs) qui n’étaient visibles que dans quelques quartiers de la ville.
Mais, cela n’avait pas créé chez les Tombouctiens le moindre enthousiasme et c’est avec beaucoup de prudence qu’ils percevaient ce bizarre comportement de leurs « maîtres ».
Contactés par nos soins, des témoins sur place croyaient savoir que les chefs des occupants de la ville (Ansardine, Mujao, Aqmi) et leurs combattants avaient quitté la ville pour se rendre à Essakane où, ils devraient tenir une grande rencontre ayant pour objectif d’étudier les possibilités de dialoguer avec les autorités maliennes. A quelle fin ?
Nul parmi les habitants de Tombouctou ne le sait, encore mais, tous auront remarqué, qu’avant le grand départ pour Essakane, les envahisseurs armés de la ville des 333 Saints avaient acheté des chameaux, vaches, moutons et chèvres avant d’abandonner sur les lieux quelques combattants.
Aussi, signalaient nos témoins, ces islamistes avaient également pris le soin d’acheter sur les marchés de la place une énorme qualité de boissons, nattes et autres provisions.
En plus, indiquaient nos sources, ces « gens » se proposaient de revenir dans dix jours sur leur « territoire ».
Ces mêmes témoins nous signalaient par ailleurs que, depuis le départ vers Essakane des bandes armées de la ville, aucune patrouille n’était effectuée et le thé entre temps coulait à flot, la cigarette se fumait (généralement à l’intérieur des concessions), même si quelques uns des « djadistes » noirs restés (ou abandonnés) sur place avaient arrêté le 10 décembre dernier (journée internationale des Droits de l’homme) des vendeurs de cigarettes.
Mais, tout cela est bien fini, depuis le 13 décembre dernier.
En effet, les envahisseurs sont tous de retour avec armes et bagages.
Sur quoi a porté leur rencontre ? Que se sont-ils dits à Essakane ?
Nul à Tombouctou ne le sait encore. D’ailleurs la « présence de ces gens ne nous dit plus rien » nous précise cet habitant de la ville de Bouctou.