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Interview d’IBK à l’occasion de ses deux ans à la tête du pays : “Ma mission n’a jamais été la guerre, mais le dialogue et la paix”
Publié le lundi 7 septembre 2015  |  L’Indépendant
Réconciliation
© aBamako.com par Dia
Réconciliation Nationale: Cérémonie d`Ouverture des Assises Nationales sur le Nord
Bamako, du 1er au 02 Novembre 2013. Dans le cadre de Faire connaître et de partager les préoccupations et les attentes du peuple malien sur la voie de la recherche d`une paix durable, juste et inclusive à travers le pays; SEM. Ibrahima Boubacar Keita, Président de la République du Mali a initié les « Assises Nationales sur le Nord ». Il a présidé leur ouverture ce matin au CICB, sous l`égide du Ministère de la Réconciliation Nationale et du Développement des Régions du Nord, M. Cheick Oumar DIARRAH . Photo: SEM. Ibrahim Boubacar Keita, Président de la République du Mali




Pour marquer médiatiquement le deuxième anniversaire de son accession à la magistrature suprême du pays, le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita s’est prêté aux questions de deux confrères, Alassane Diombélé (ORTM) et Sékou Tangara (Africable), vendredi au palais de Koulouba, devant un parterre de personnalités dont le Premier ministre Modibo Kéita , les membres du gouvernement, des chefs d’institutions et des membres du corps diplomatique. Le chef de l’Etat a réaffirmé son engagement à dire le Mali partout, avant de souligner que sa mission n’est pas de faire la guerre, mais de construire la paix et de promouvoir un mieux-être à ses compatriotes.

Interpellé sur son slogan de campagne ou la profession de foi ” Le Mali d’abord “, sur laquelle il a été élu, IBK dira qu’il croit de tout son cœur et s’investit de toute sa force pour que le Mali rayonne, que le Mali se relève. Il se sent, explique-t-il, investi par ses concitoyens de la lourde mission de “dire le Mali, de signifier le Mali” partout dans le monde. Et de rappeler qu’il se rappelle récemment des encouragements du président Abdel Aziz Bouteflika d’Algérie de ” continuer à signifier le Mali partout où besoin sera “.

Le président de la République et chef suprême des armées a expliqué qu’à sa prise de fonction, il a découvert que le pays était tombé dans un état de dénuement à un point qu’il n’avait pas soupçonné.

Parlant de l’armée, IBK a indiqué les efforts consentis qui redonnent aujourd’hui la fierté aux militaires d’appartenir aux FAMAs. Auparavant, on voyait ” des soldats dépenaillés “, avec des treillis totalement usés. Aujourd’hui, “chaque élément a ses trois tenues” et ils sont de plus en plus équipés, se permettant de citer quelques types d’armes dont ils peuvent être fiers face aux défis auxquels ils sont confrontés. ” Notre pays, ne l’oublions pas vient de très loin !”, soupira-t-il.

Concrétiser les engagements de l’accord

A une question sur le processus de paix et la lenteur dans sa mise en oeuvre depuis la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation, le chef de l’Etat dira qu’il croit dans son âme que c’est seulement la vertu du dialogue qui permettra au pays de sortir de la crise. ” Ma mission n’a jamais été la guerre, mais le dialogue et la paix… Depuis la signature de l’Accord, les choses bougent, la mise en œuvre d’un accord n’est pas facile, mais nous sommes tous décidés à concrétiser ses engagements…Tout le monde est conscient qu’il faut hâter les choses “.

Concernant la situation actuelle et le ton de fermeté adopté à l’endroit de la Plateforme, IBK a précisé que l’Etat du Mali n’a pas de milice et ne saurait cautionner un quelconque groupe armé. “ C’est seulement les forces armées du Mali qui sont autorisées à porter des armes sur le territoire national “, a-t-il martelé.

Avant d’ajouter qu’il déplore la situation de confusion qui a pu conduire des communautés à des réflexes d’autodéfense, mais que la mise en œuvre de l’Accord de paix issu du processus d’Alger va conduire bientôt au processus du DDR (Désarmement, démobilisation et réinsertion) avec le déploiement des Famas sur l’ensemble du territoire national.

Patrouilles régulières

A propos du rôle souvent critiqué joué par la MINUSMA, le chef de l’Etat sera clair : ” Ayons la décence de reconnaître que la MINUSMA est venue nous aider. Et c’est nous la MINUSMA car le Mali est membre de l’ONU et la MINUSMA, ne l’oublions pas, est intervenue sur la demande de l’Etat malien… “. Il a assuré que tous les partenaires du Mali sont à ses côtés pour réaffirmer l’unité et l’intégrité du territoire.

Au volet sécuritaire, IBK dira que nous sommes aujourd’hui dans un monde où l’insécurité est une menace qui se généralise. Il a souligné les efforts déployés par nos services de sécurité à travers des patrouilles régulières dans des endroits difficiles d’accès et dans des conditions de travail qui ne sont point faciles.

Concernant cette unité, après son déplacement sur la région de Sikasso, IBK a été interpellé sur la date de son déplacement sur Kidal… Il dira que quand les conditions seront réunies, il ira sans problème dans l’Adrar des Ifoghas et sera chaleureusement accueilli par ses frères, les ex-rebelles avec lesquels il a partagé le couvert. ” Si je dois y aller pour compromettre la paix, je ne le ferais pas “, a-t-il déclaré. Comme pour contrarier la visite aventureuse que le Premier ministre Moussa Mara avait effectuée à Kidal le 17 mai 2014.

«Plus de dette

intérieure»

Le locataire de Koulouba s’est félicité de sa mission dans la région de Sikasso. La chaleur de l’accueil partout, la ferveur des populations, le soutien exprimé à son endroit et l’immense besoin de développement des différentes localités visitées. Sans oublier les infrastructures routières à l’instar d’un tronçon de 8 km inauguré à Mahou (dans le cercle de Yorosso) et du projet de construire la route de Kolondiéba, etc.

Au point de vue de la relance de l’économie et du développement en général, le président de la République dira que ” les choses avancent, les choses bougent “. La preuve, dira-t-il, “ Le Mali n’a plus de dette intérieure “, la croissance est à près de 7,2%, faisant du Mali l’une des économies les plus compétitives de la sous-région, la première de l’UEMOA par rapport au climat des affaires.

Comme quoi, pour le chef de l’Etat, l’espoir est permis et il faut que les Maleins se mettent au travail pour donner plus de chance à la paix et à la réconciliation nationale.

Bruno D SEGBEDJI
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