Après la réunion des experts et des Chefs d’états-majors, le vendredi 4 septembre 2015, le centre international de conférences de Bamako a abrité celle des ministres de la Défense des pays participant au processus de Nouakchott. C’était sous la présidence du ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Tiéman Hubert Coulibaly, en présence de l’envoyée spéciale du Secrétaire général des Nations Unies, Hiroute Guebré Sellasié, du chef de la MINUSMA, Mongi Hamdi, du représentant de la Commission de la CEDEAO, Aboudou Cheaka Touré et de Pierre Buyoya, représentant de la Misahel.
C’est à l’issue de la 3ème réunion des ministres des Affaires étrangères de la région sahélo-saharienne tenue en février 2014 à Niamey que notre pays s’est engagé à abriter les réunions des ministres de la Défense et des chefs d’états-majors de la région. Cette rencontre s’inscrit dans ce cadre et s’inspire surtout de la volonté commune des chefs d’états-majors de la région d’apporter leur plein appui aux efforts de la sécurisation des frontières à travers des modalités opérationnelles et efficaces.
En effet, la région sahélo-saharienne est marquée par la multiplication des attaques terroristes, y compris l’utilisation des explosifs improvisés contre les différentes forces de défense et de sécurité. Elle est devenue un sanctuaire pour les groupes terroristes et les narcotrafiquants. Ainsi le terrorisme, le trafic de tous genres et le crime organisé sont devenus un fonds de commerce tendant ainsi à compromettre tout effort de développement dans ces pays.
Pour le ministre Tièman Hubert Coulibaly, la nature de plus en plus complexe de cette nouvelle menace et la diversité des modes opératoires utilisés par les différentes entités terroristes nécessitent une mobilisation générale de nos Etats. Mais aussi des populations auprès desquelles, il convient de mener de vastes compagnes d’information et de sensibilisation. Selon lui, la lutte antiterroriste devient une question internationale et fait appel à la mutualisation des moyens et énergies.
Pour lui, cette vision ambitieuse de gérer de manière concertée la question du terrorisme et des idéologies qui le sous-tendent est largement partagée par le Président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keita.
Il a salué les progrès du processus de Nouakchott qui est devenu un instrument de gouvernance prenant en compte les différents aspects de la lutte contre le terrorisme et le crime organisé.
« L’effort doit être accru et toujours tourné vers l’action, c’est-à-dire à aller au-delà du seul stade des intentions. Agissons donc et vite, car la menace du terrorisme se traduit tous les jours à travers l’action des forces du mal » a lancé Tièman Hubert Coulibaly.
Pour le ministre Coulibaly, pendant cette session, il est question des modalités d’accompagnement et de mise en œuvre des stratégies sécuritaires et de défense proposées par les Chefs d’états-majors. Toute chose qui va mener dans les meilleurs délais, à doter les forces de défense de moyens de réaction rapides contre toutes les formes de menaces terroristes.
Dans cette perspective, poursuit le ministre, un accent particulier sera mis sur les moyens de renseignement et de soutien logistique, sans oublier la formation et l’entraînement individuel et collectif des personnels. Aussi, dans le souci du bon fonctionnement de cet outil de coopération, les Etats et les Gouvernements de la région sahélo-saharienne devront développer une plus grande culture de la solidarité agissante en vue de contrer et d’absorber tout ce qui pourrait constituer une difficulté, voire une entrave à la mise en œuvre efficiente des patrouilles conjointes et mixtes au niveau des frontières respectives.
Pour le ministre, seule une mutualisation des efforts et des moyens mènera à bout des crimes organisés, des trafics de tous genres et des autres formes de violation des droits humains dans la région sahélo-saharienne, une région malheureusement gangrénée par ces crimes qui annihilent tout espoir de développement.
Fily Sissoko