Bamako- Cinq jihadistes maliens présumés, dont trois soupçonnés d’attaques récentes dans la région de Bamako, la capitale, et de menaces de mort contre des journalistes travaillant pour des médias étrangers, ont été arrêtés, a-t-on appris de sources gouvernementale et proches de l’enquête.
"Trois cerveaux des récents attentats contre la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) ont été arrêtés par les forces spéciales de la sécurité malienne (SE), dans la nuit de samedi à dimanche", selon un communiqué du ministère de la Défense.
Les trois hommes, tous originaires du sud du pays - l’un d’entre eux étant d’origine ivoirienne, et un autre d’origine burkinabè - sont soupçonnés d’avoir participé en août à une attaque contre un bâtiment abritant des employés de l’ONU à Bamako, contre un poste de police, et contre une brigade territoriale située dans la périphérie de la capitale.
Ils ont reconnu les faits, a-t-on affirmé de source proche de l’enquête.
Selon le communiqué, ils sont également "les auteurs de la menace perpétrée contre des hommes de presse", en référence à un "communiqué des gardiens du jihad" adressé fin août par courrier électronique à plusieurs journalistes étrangers ou correspondants de médias étrangers, les menaçant d’être "égorgés".
Les auteurs de cette menace affirmaient leur intention de la mettre à exécution à "commencer par les journalistes français et ceux qui travaillent pour la France qui est le principal ennemi de l’islam".
Une perquisition effectuée au domicile d’un d’entre eux a permis de découvrir un important lot d’armes de guerre, dont des grenades, selon les mêmes sources.
Deux autres jihadistes présumés ont également été arrêtés mardi, a-t-on indiqué de sources proches de l’enquête.
Ces arrestations font suite aux interrogatoires de sept jihadistes maliens présumés arrêtés en août en Côte d’Ivoire voisine et récemment extradés vers le Mali, a-t-on précisé de sources proches de l’enquête.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l’armée face à la rébellion, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.
Ils y ont été dispersés et en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères. Longtemps concentrées dans le Nord, les attaques jihadistes se sont étendues depuis le début de l’année vers le centre, puis à partir de juin au sud du pays.
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