L’innovation dans l’organisation du scrutin cette année réside dans la décision du ministre Abdoulaye Idrissa Maïga de mettre un terme à la non observation d’une disposition de la loi électorale, notamment la question de résidence réelle des Maires et leurs conseillers par respect pour les populations électrices.
C’est depuis Ségou, la capitale des Balanzans, où il séjournait dans le cadre d’une réunion technique avec les Gouverneurs, les Préfets, sous Préfets et élus de Collectivités sur la prochaine consultation électorale, que le ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, Abdoulaye Idrissa MAIGA s’est montré formel à propos de la date de l’élection des conseillers communaux, des conseillers régionaux et des conseillers du District de Bamako fixée au 25 Octobre 2015.
Le double scrutin aura bel et bien lieu à la date indiquée du 25 Octobre prochain. Et, il ne reste plus que 48 heures pour les partis politiques et aux candidats indépendants pour déposer leurs listes de candidatures auprès des gouvernorats de région, les Bureaux des Préfets et sous Préfets des Cercles et des Communes pour respectivement les conseillers régionaux et locaux (Cercles et Communes). C’est ce jeudi 10 Septembre 2015 à minuit que prend fin le dépôt des listes de candidature.
Comment les candidats s’y préparent ?
Si certains partis politiques continuent de réclamer le report pour des raisons sécuritaires, d’autres, par contre s’y préparent activement. C’est le cas du Rpm, le parti au pouvoir, à travers l’un des nouveaux arrivants, en l’occurrence, Hamadaou Sylla, ancien député, qui promet et jure que le prochain maire de Banamba sera issu du parti majoritaire : le Rpm. L’ancien Premier ministre, Moussa MARA, demande le soutien et la confiance des habitants de la capitale malienne pour qu’il soit le maire de Bamako à l’issu des élections du 25 Octobre. Le principal parti d’opposition, l’Union pour la République et la Démocratie (Urd), se prépare à sa manière à affronter les urnes le 25 Octobre prochain.
C’est dans ce sens qu’il a tenu à Koulikoro le 05 Septembre 2015, la conférence régionale des sections Urd de la région de Koulikoro, composée de 7cercles. Ce sont : Banamba, Kangaba, Kati, Kolokani, Nara, Doïla, plus le cercle de Koulikoro. A l’issu de cette conférence régionale du parti de la poignée de mains, l’ancien patron du Comité de régulation des télécommunications (ancêtre de l’AMRTP), Modibo Camara a été désigné porte-drapeau de son parti à Koulikoro. Il faut préciser que cette liste comporte 45 membres.
De l’ouverture et de la clôture de la campagne
Selon le décret du ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation (MATD) adopté au conseil des ministres du 03 Août 2015, portant convocation du collège électoral sur toute l’étendue du territoire national, les partis politiques et les candidatures indépendantes ont jusqu’au 10 Septembre 2015, c’est-à-dire au plus tard après demain jeudi, pour le dépôt des dossiers de candidatures.
Une période de contestation ou réclamation des listes de candidature auprès des juges civils. Et la Cour d’Appel et le dernier recours de protestation contre les listes de candidature. Les listes définitives qui prendront part au double scrutin, communaux, régionaux et du District de Bamako du 25 Octobre seront proclamées le 05 Octobre 2015.
La campagne électorale à l’occasion de l’élection des conseillers communaux, des conseillers régionaux et des conseillers du District de Bamako est ouverte le vendredi O9 Octobre 2015 à zéro heure. Elle est close le vendredi 23 Octobre2015 à minuit.
Ces pièges qu’il faut éviter
Après la publication des listes provisoires de candidatures, une période de contestation ou réclamation dirigée contre lesdites listes sera ouverte auprès des tribunaux où siègent les juges civils dans les cercles et dans les régions. Et les Cours d’appel constituent le dernier recours de protestation contre les listes de candidature. Il y a lieu de prêter une attention particulière à la transhumance politique. C’est à ce niveau que beaucoup de listes peuvent être annulées car, il y a un délai de six (6) mois au moins à respecter entre la démission en bonne et due forme d’un parti politique et l’admission de la même personne au sein d’une autre formation.
Est-il besoin de rappeler que le ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation est bien décidé à faire respecter les textes sur la décentralisation cette fois-ci. Tout citoyen qui veut être maire et même simple élu d’une commune rurale ou urbaine, doit résider auprès de ses mandants, a-t-il insisté. Il s’agit d’une élection de proximité pour l’élection des conseillers communaux, des conseillers régionaux et des conseillers du District de Bamako. Le prétendant à un poste électif doit être un résident réel de la commune par respect aux populations.
Ce qui n’est pas le cas actuellement. Nombreux sont les maires et les élus qui résident à Bamako, la capitale du Mali, alors qu’ils devraient être auprès de leurs mandants au village. C’est le cas par exemple de Adama Noupouno Diarra du parti Adéma-Pasj. Il réside à Bamako, alors qu’il est le maire d’une commune rurale de la région de Sikasso. Le maire de la commune II du District de Bamako, M. Youssouf Coulibaly de l’Adéma, réside à Kalaban Coura ACI en commune V au lieu de la commune II. Autre exemple : le maire de Dogo, une des communes rurales de Banan, dans le cercle de Bougouni, Fousséni FOMBA, réside dans la ville de Bougouni au lieu d’être à Dogo.
L’ancien maire de Ouéléssébougou, M. Yeah SAMAKE, résidait aux Etats Unis d’Amérique, à des milliers de kilomètres du Mali. Et la liste n’est pas exhaustive. Des exemples de ce genre peuvent être multipliés par vingt (20). Le ministre Abdoulaye Idrissa MAIGA est bien décidé à mettre fin à cette pratique qui peut nuire au développement d’une commune qu’elle soit rurale ou urbaine.
Tout sous-préfet, préfet, et gouverneur de région qui se rendra complice de ces pratiques sera sanctionné, a promis le ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation. Et toute liste de candidature dont un ou les membres ne résident pas dans la commune du ressort, est attaquable pour annulation devant le juge.
De tout ce qui précède, les prétendants à l’élection des conseillers communaux, des conseillers régionaux et des conseillers du District de Bamako sont avertis. Aux uns et aux autres de respecter et de faire respecter la loi.
Daba Balla KEITA