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Situation sécuritaire à Tombouctou : La CMA installe des «bases» à divers endroits, les populations asphyxiées
Publié le mardi 8 septembre 2015  |  L’Indépendant
Soldats
© Autre presse par DR
Soldats du MNLA à Kidal le 4 février 2013.




La situation sécuritaire reste précaire dans la région de Tombouctou où les actes de dépouillement des populations se sont, depuis quelques jours, accouplés de l’installation de nouvelles ”bases” des combattants de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) dans diverses localités de Goundam.

Entre braquages à mains armées, fouilles corporelles et enlèvements de véhicules, les populations de la région de Tombouctou vivent dans une situation sécuritaire aux proportions inquiétantes. Singulièrement l’axe Tombouctou-Goundam où, ces deux derniers mois, plus d’une cinquantaine de personnes ont été braquées, souvent frappées ou ligotées et dépouillées de leurs biens.

La plupart de ces actes de banditisme sont très généralement suivis d’enlèvements de véhicules appartenant à des particuliers ou agents de développement humanitaire qui servent dans la région. Rien qu’en ce début de mois de septembre, de multiples actes du genre se sont produits dans diverses localités de la région. Le 03 septembre, des centaines de chèvres et moutons, plus de 250 selon nos sources, ont été enlevées par sept bandits armés dans la localité d’Essakane. La veille, un camion Mercedes, appartenant à un sous-traitant de la MINUSMA, a été braqué et les occupants dépossédés de leurs biens.

Véhicules volés aux FAMAs

De sources locales, dimanche vers 16 heures, des forains de la localité de Dourekire ont été victimes de braquage à mains armées à moins de 20km du cercle de Goundam. ” Ils (les bandits, ndlr) circulaient à bord d’un véhicule qui a été enlevé quelques jours auparavant…Ils ont trainé les occupants à plusieurs kilomètres de la ville avant de les dépouiller “, précise notre interlocuteur indiquant toutefois que les victimes n’ont pas été brutalisées par leurs tortionnaires.

N’étant jamais revendiqués, ces actes sont loin d’appartenir aux terroristes. Il s’agit d’actes de bandits professionnels opérant indépendamment ou en groupes organisés, avec souvent des véhicules volés aux Forces armées maliennes. C’est ainsi que le 25 août 2015, de véritables équipements militaires ont servi dans une attaque contre une Toyota à 10km de la ville de Tombouctou. Il s’agit notamment de Kalachnikovs, d’un pick-up volé à l’armée malienne et des talkie-walkies et d’autres moyens de communication sophistiqués. Un autre véhicule des Forces armées a été enlevé, la semaine dernière, dans l’attaque contre un check point de la garde nationale, situé à la sortie de la ville de Tombouctou en direction de Taoudéni.

La CMA occupe Koygouma

Au même moment où ces actes criminels se passent dans la région, plusieurs combattants de la Coordination des Mouvements de l’Azawad ont élu domicile dans diverses localités. C’est ainsi que des sources sûres rapportent que la localité de Koygouma (dans le cercle de Goundam) est, depuis quelques semaines, sous le contrôle exclusif du Haut Conseil pour l’Unicité de l’Azawad (HCUA), un groupe armé regroupant plusieurs anciens combattants de du groupe terroriste Ançar Eddine d’Iyad Ag Ghaly.

Quant au Mouvement national de Libération de l’Azawad (MNLA) et au Mouvement arabe de l’Azawad (MAA-dissident), ils seraient respectivement à Gargando et à Ralma, toujours dans le cercle de Goundam. Leur présence est également signalée dans des collines situées dans la localité de M’Bouna et à Ber où la présence de plusieurs véhicules enlevés a été mainte fois signalée.

Il est dommage de constater que malgré la signature de l’Accord de paix par les principaux groupes armés, de tels actes continuent de se produire à l’intérieur du pays, notamment dans le nord.

Il est aussi déplorable de constater que bien qu’ils se soient inscrits dans la logique de la paix, les groupes armés n’aident pas l’armée malienne et la MINUSMA à sécuriser les populations des actes de ce genre en attendant leur désarmement et leur insertion dans les rangs des FAMA. Si un groupe armé occupe une localité, il est censé connaitre la musique qui s’y joue.

Aboubacar DICKO
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