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Les mots et les maux : Cherté de la vie, le calvaire au quotidien de la ménagère
Publié le mercredi 9 septembre 2015  |  L’Indicateur Renouveau
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Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA




Il y a 2 ans que le peuple investissait de sa confiance le président Ibrahim Boubacar Kéita à la magistrature suprême du pays. Tout ou presque a été dit ou écrit à ce sujet. Néanmoins, un constat accablant se dégage aujourd’hui pour la majorité de nos compatriotes : jamais le mal-vivre n’avait atteint une telle proportion dans l’opinion nationale. Des problèmes de sécurité à la cherté de vie en passant par l’absence de perspective, les nerfs des Maliens sont au bord de la rupture.



Malheureusement, tous ne semblent pas partager ces dures réalités. D’où, d’un côté, l’écrasante majorité “qui tire le diable par la queue” (tel qu’on le dit dans le jargon populaire) et de l’autre une infime minorité voulant tout nier en bloc et peindre une situation devenue quasi-insupportable comme le fait d’autrui.

Entre les deux tendances, un peuple désabusé et inquiet face aux incertitudes d’un vécu quotidien, dont tous les paramètres semblent échapper à son contrôle.

Ainsi pourrait-on résumer “les discours qui se suivent et se ressemblent au Mali depuis des années”. En effet, pour les plus hautes autorités, “le pays respire à nouveau à pleins poumons” avec un taux de croissance parmi les trois plus élevés de la sous-région. La confiance est de retour tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Les bailleurs et investisseurs étrangers affluent. La dette intérieure a été entièrement épongée. La reprise est palpable à tous les niveaux. La relance de l’économie nationale est bien amorcée. Les conditions de vie n’ont jamais été aussi meilleures que ces dernières années… et patati et patata !

Qu’en pense notamment le Malien lambda ? Nul besoin d’effectuer en la matière un sondage scientifique d’opinion pour mesurer le désarroi et la désespérance actuels de nos compatriotes. Au regard des difficultés quotidiennes pour joindre les deux bouts, il y a véritablement de quoi s’interroger sur les motivations profondes qui sous-tendent cette farouche volonté à vouloir présenter une situation catastrophique comme reluisante et pleine d’espoir.

Selon un adage populaire de chez-nous “pour mieux apprécier la souffrance qu’endure une brochette de viande, il faut prendre sa place”.

C’est ainsi que je me suis hasardé dimanche à appeler une petite vendeuse ambulante de tomates fraîches. Le but était de m’enquérir du prix de vente des tomates disposées en vrac sur un plateau qu’elle portait sur la tête.

Arrivée à mon niveau, elle s’est attelée d’abord à regrouper en petits tas de 4 unités sa marchandise jusque-là dans un désordre indescriptible dans le récipient qu’elle portait sur la tête.

Après cet exercice soigneusement exécuté, elle se décida enfin à répondre à ma question : “tomati yé djoli-djoli yé ?”. Autrement dit “combien coûtent tes tomates ?”

Répondant d’abord par des “Han ? Han ? Han ?” réguliers chaque fois que j’insistais pour savoir le prix, elle se décida enfin de me dire “binani-nani”, c’est-à-dire “200 F CFA le tas (de 4 tomates)”.

Procédant à un facile calcul mental rapide, je conclus que la tomate était vendue à 50 F CFA l’unité. Mais pour en avoir le cœur net, je posais la question à la bonne petite vendeuse. Elle me répondît goguenardement “à peu-près”. Comment “à peu-près ?”. Voyant mon étonnement, elle me dît “oui ! Parce que on ne vend pas par unité” (â tè kélén kélén féré lâ).

Déduction, pour consommer de la tomate produite chez-nous mêmes ici au pays, il faut débourser au moins 200 F CFA pour 4 petites tomates fraîches.

Alors, j’ai mesuré toute la gymnastique que nos braves épouses ménagères sont contraintes au quotidien pour nous préparer nos petits et grands plats préférés de tous les jours.

Lorsque j’en ai parlé à une collègue, elle m’a simplement invité à faire un tour au marché pour apprécier le calvaire actuel des femmes (nos épouses, mères et sœurs) sur tous les marchés du pays.

J’avoue que je n’en ai pas encore eu le courage. Peut-être que je n’irais jamais jusque-là ou du moins pas pour cette seule raison. Car, “bien que les yeux ne portent pas de charge, ils savent quand même en apprécier le poids”.

Alors, ceux qui chantent à longueur de journée que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, vivent-ils les mêmes réalités que nous autres ? Jamais les mots n’ont été une solution définitive aux maux relatifs aux conditions de vie des populations.

B. Sidibé
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