Pendant que le peuple malien vit les périodes les plus critiques de son histoire, les autorités viennent de publier un chiffre de croissance qui donne à réfléchir profondément. Cela nous amène à poser quelques questions : Cette croissance se fait-elle sur le dos du malien lambda ? Pour les deux ans d’exercice de pouvoir du président de la République Ibrahim Boubacar Kéita, le gouvernement a dévoilé un certain nombre d’acquis dans le domaine de la sécurité, de la réconciliation et de la croissance économique entre autres. C’est surtout dans ce dernier secteur qu’il ressort que notre pays a connu une croissance de 7,2%.
Il faut préciser qu’on n’a pas besoin d’être un docteur en économie pour comprendre que cette révélation est contraire à ce que le peuple malien vit aujourd’hui. Selon les constats, le malien moyen vit dans des conditions extrêmement difficiles. Il y a la conjoncture ; le panier de la ménagère est vide ; l’argent ne circule nulle part ; le salaire des fonctionnaires pose problème. Avec tous ces maux, on n’hésite pas à nous parler d’une croissance de 7,2%.
Selon les constats, nombreux sont les maliens qui se demandent sur la provenance de ce chiffre. Au niveau des banques dont les responsables à travers le président de l’association des banques du Mali confirment cette croissance, les uns et les autres se demandent s’ils n’œuvrent pas en complicité avec les gouvernants pour dépouiller le peuple, si non comment comprendre que pendant que tout le peuple malien se plaint de la conjoncture que deux entités viennent parler de croissance de 7,2%. La croissance doit se sentir d’abord au niveau de la population et non du coté des ministres ou des banquiers qui sont les mieux lotis du pays.
On se souvient que seulement le mois dernier, le ministère du commerce a pu obtenir de justesse une baisse de prix de la viande. Malgré tout, le malaise se fait sentir du coté des autres denrées alimentaires dont les prix grimpent chaque jour que Dieu fait. En tout cas l’annonce de ce chiffre a surpris plus d’un, car de l’avis de certains observateurs, il s’agit pour le gouvernement de faire croire aux investisseurs que le Mali est un endroit sûr pour investir. On ne dit pas le contraire, mais la croissance annoncée ne reflète pas ce que vivent les maliens.
Issa KABA