Le Président Macky Sall à propos d’une intervention militaire rapide au nord: « Les autorités maliennes doivent se mettre au diapason de l’UA et de la CEDEAO »
Le départ forcé du premier ministre Cheick Modibo Diarra quoi que dénoncé de par la manière a été l’occasion pour les chefs d’Etat de la région d’exhorter les autorités maliennes à l’unité d’action et à beaucoup plus de responsabilité pour parler le même langage et s’accorder avec la communauté internationale. C’est ce qu’a fait remarquer le président sénégalais Macky Sall en déplacement en Guinée Conakry. D’autres chefs d’Etat et, pas des moindres, avaient demandé le retour des militaires dans les camps.
Les derniers développements de la situation politique au Mali dont le point d’orgue fut le départ forcé du premier ministre Cheick Modibo Diarra n’en finissent pas de susciter moult contestations à l’extérieur. Macky Sall qui dit avoir regretté les derniers évènements survenus au Mali, a déclaré que «la nouvelle donne doit permettre aux autorités maliennes et l’Union africaine d’accélérer le processus d’une intervention militaire rapide pour la libération du nord Mali d’une part et d’autre part permettre au Président Dioncounda Traoré d’organiser des élections législatives et présidentielles « .
Le Président sénégalais a beaucoup insisté sur la cohésion au sommet du pouvoir en vue de permettre aux partenaires extérieurs d’avoir une certaine visibilité de la crise que traverse le pays.
En visite à Conakry, le président sénégalais Macky Sall a cru bon d’appeler les nouvelles autorités à se mettre » au diapason « de l’Union africaine (UA) et de l’Afrique de l’Ouest pour soutenir le déploiement d’une force ouest-africaine. Sur la même question, le président Blaise Compaoré en visite la semaine dernière à l’intérieur du pays a lui aussi dénoncé la confusion qui régnait au sommet du pouvoir à Bamako. Une confusion incarnée par le triumvirat Dioncounda-Cheick Modibo-Capitaine Sanogo.
Le président burkinabé est mieux placé pour apprécier la situation. Lui qui a eu à gérer les nombreuses contradictions de l’exécutif malien.
Toutefois, l’interpellation du président sénégalais doit être perçue par les autorités maliennes comme un signal fort. Tout d’abord au Président de la République Dioncounda Traoré de prendre toutes ses responsabilités et s’assumer comme tel en vue d’instaurer un climat de confiance entre notre pays et ses partenaires.
Au premier ministre Diango Cissoko de savoir mieux tirer profit de l’équilibre que semble incarner le nouvel attelage gouvernemental. Et de mieux faire face aux deux missions qui lui sont assignées à savoir la reconquête du nord et la tenue d’élections libres et transparentes.
L’autre point non moins négligeable est l’immixtion des militaires sur la scène politique. Il appartient au Président de la République de faire preuve de tact et de diplomatie pour ménager tout un chacun et éviter à notre pays un remake du 11 décembre 2012.
S’agissant de la reconquête du nord, les chefs d’état-major des pays de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont peaufiné samedi à Abidjan leur plan d’intervention qui doit être soumis avant Noël au Conseil de sécurité de l’ONU.