L'armée malienne a annoncé en début de semaine l'arrestation de cinq jihadistes dont trois sont fortement soupçonnés d'appartenir à un nouveau mouvement jihadiste, le FLM, à l'origine de plusieurs attaques commises contre les forces de sécurité à Bamako et dans les alentours de la capitale.
Dans un communiqué, l'armée a identifié les trois hommes, Hassan Dicko, présenté comme le numéro deux du FLM, Ali Sangaré, chauffeur de taxi, et Ayouba Sangare, un Ivorien.
L'armée accuse le FLM d'avoir attaqué les logements d'agents de la Mission des Nations Unies à Bamako ainsi qu'une base de la gendarmerie à Baguineda, non loin de Bamako. Les trois hommes, considérés comme les cerveaux du réseau sont tous originaires du sud du pays. On les dit proches du prédicateur radical Amadou Koufa considéré comme le chef du FLM.
L’ancien ministre de la Défense Soumeylou Boubèye Maïga s'était d'ailleurs inquiété à l'époque de ce qui se passait dans cette région : " les Peuls " avait-il dit " s’organisent pour se défendre. Ils se radicalisent. C’est très inquiétant ".
Aujourd’hui, le Macina, voit se multiplier les violences. Les offensives contre les forces de l’ordre se sont succédées ces derniers mois. Plusieurs villages ont été attaqués : Nampala, Ténenkou, Boulkessi…
Début août, c’est un hôtel de Sévaré, une ville stratégique pour les militaires, qui a été pris d’assaut. L'arrestation de ces jihadistes devrait permettre d'en savoir plus sur ce groupe dont on sait peu de chose à commencer sur l'existence ou non de leur chef présumé.
Que pensent les spécialistes des questions terroristes au Sahel de ces arrestations. Est-ce un coup dur pour le FLM ? C'est la question que nous avons posée à Serge Daniel journaliste écrivain. Mouhamadou Touré l'a joint au téléphone.
« Amadoun Koufa s'est organisé, il a recruté des jeunes éleveurs, des jeunes chômeurs. Donc l'idée, c'est de créer en fait le chaos, terroriser, d'installer la terreur. Leur mode d'action, c'est les attentats, guérillas, les opérations coup de poing. Et les autres particularités, c'est qu'ils sont originaires du sud, ils sont noirs, ils passent facilement et ils sont sans armes. Et arrivés à Bamako ou dans sa périphérie, ils font des repérages, ils retrouvent des armes. C'est très dangereux parce qu'ils font des attaques ciblées. Vous savez qu'il y en a trois qui ont été arrêtés. C'est un coup dur pour le FLM, parce qu'il semble qu'on a arrêté une grosse pointure du Front de Libération du Macina qui serait également le numéro 2 de la Katiba de Khalid Ibn Walid ».
Peut-on s'attendre à leur riposte ?
« Ce n'est pas du tout exclu. Mais surtout le problème c'est de pouvoir contrôler qui rentre au sud. Et ça c'est très important, aujourd'hui le visage du terrorisme, ce n'est pas seulement de voir quelqu'un à la peau claire en disant qu'il est suspect ou quelqu'un de barbu, pas du tout. Il faut surtout chercher entre les origines du sud, c'est à dire des gens qui sont noirs comme vous et moi. Ce mouvement communique très très peu. Les services de renseignement étrangers n'arrivent pas à les écouter parce que tout simplement ils ne communiquent pas ».