«Gestion de sortie de crise, défis et enjeux pour l’alphabétisation», c’était le thème sur lequel l’édition 2015 de la Journée internationale de l’Alphabétisation a été célébrée par notre pays, à l’instar du monde entier. Elle a été célébrée le 8 septembre dernier au CICB et, cette année, l’épouse du Président de la République, Mme Kéita Aminata Maïga, était la marraine de l’évènement, une vitrine pour la promotion de nos langues nationales.
C’était en présence du ministre de l’Education, du Représentant de l’UNESCO au Mali, Lazare Eloundou, principal partenaire de l’évènement, des anciens ministres de l’Education et de plusieurs acteurs du monde de l’alphabétisation au Mali.
La cérémonie a été marquée par des remises d’attestations aux lauréats du concours de poèmes dans les langues nationales, sur toute l’étendue du territoire national, et d’un Ciwara à l’ONG Aide de l’Eglise norvégienne, pour récompenser ses efforts dans le domaine de l’alphabétisation. Elle a également été agrémentée par les airs musicaux de l’Ensemble instrumental national et une prestation de la célèbre troupe Nyogolon, mettant en exergue les avantages de l’alphabétisation.
D’emblée, le Représentant du Bureau multi pays de l’UNESCO au Mali s’est appesanti sur les avantages de l’alphabétisation. «Oui! Mesdames et Messieurs! L’alphabétisation est le gage de la réduction de la pauvreté, de la mortalité infantile et de l’amélioration du savoir et du savoir-faire. En effet, la maitrise du code écrit des langues, surtout nationales, est le garant d’une société développée, apte à relever les défis du développement durable, de la paix et de la démocratie. Et c’est le sens du thème retenu cette année, au niveau international, pour célébrer la Journée de l’Alphabétisation, à savoir «Alphabétisation et sociétés durables».
Comment comprendre alors, s’est-il interrogé, que le monde compte encore aujourd’hui «757 millions d’adultes qui sont encore dépourvus de compétences de base en matière de lecture et d’écriture; 124 millions d’enfants et d’adolescents encore non scolarisés, un chiffre qui est en augmentation. 250 millions d’enfants en âge d’être inscrits dans le primaire, ne maîtrisent pas les notions élémentaires, même lorsqu’ils sont scolarisés».
C’est au vu de ces chiffres inquiétants, qu’il a cité Mme Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO, qui a rappelé, dans son message à l’occasion de cette Journée, «nous ne pouvons tolérer que cette situation persiste. L’alphabétisation est une nécessité primordiale pour que soit atteint l’un des objectifs de développement durable».
Selon Lazare Eloundou, l’alphabétisation est «une nécessité primordiale, parce que source de cohésion, de concorde, d’épanouissement et donc de paix. Et la paix est la condition sine qua non pour un développement durable».
De son côté, la marraine de l’évènement a estimé que cette Journée était un espace de réflexion et d’interrogation sur les acquis en matière d’alphabétisation dans les langues nationales. Malgré les efforts fournis, elle a regretté qu’il existe encore des enfants qui ne vont pas à l’école. Selon Mme Kéita, l’alphabétisation est un instrument de la stabilité du pays et une balise essentielle dans la marche vers la paix. C’est pourquoi, elle a appelé à initier des programmes qui prennent en compte nos langues nationales.
Selon le ministre de l’Education Nationale, de 2007 à 2014, les Gouvernements successifs du Mali ont pris des mesures pour la promotion de l’alphabétisation. En témoigne la création des Centres d’alphabétisation et d’éducation non formelle.
Youssouf Diallo