Cette déclaration est la quintessence du discours du 1er vice-président du Conseil de cercle de Gao. L’élu l’a déclaré le vendredi 4 septembre 2015 au cours d’une rencontre avec le ministre de l’Administration territoriale, Abdoulaye Idrissa Maiga. En effet, dans le souci de responsabiliser les élus et de les informer du maintien de la date du 25 octobre 2015 pour les prochaines élections, le ministre de l’Administration territoriale, Abdoulaye Idrissa Maiga, a rencontré les 4 et 5 septembre au CICB, les élus locaux.
Durant son allocution, le ministre a sermonné les élus communaux. Abdoulaye Idrissa Maiga estime que les élus locaux sont à la base de la spéculation foncière, la violation des textes de l’urbanisme, la mauvaise gestion du personnel des collectivités, la mauvaise gestion des fonds publics mis à leur disposition, la délivrance de certains actes d’état civil en violation des textes.
« Avec ces multiples maux, la confiance en la décentralisation devient impossible », a fait savoir le ministre Maiga. Toujours dans sa critique, le ministre de l’Administration territoriale dira que l’esprit de responsabilité des élus a reculé. Il a demandé aux élus de quitter le terrain de la spéculation foncière pour fouler la pelouse des projets de développement en faveur des populations. Un autre point mis à jour par le ministre est l’absentéisme des maires dans leurs localités d’administration. « Il ne sera plus acceptable que des élus ne soient pas présents dans les localités qu’ils doivent administrer…
Cette situation est aussi valable pour les chefs de village », déclare Maiga. Quant aux élus, ils ont à l’unisson demandé le report des élections. En effet, le 1er vice-président du Conseil de cercle de Gao, parlant au nom de ses pairs, dira que la tenue des élections dans certaines localités, à la date du 25 octobre 2015, relève de l’utopie.
Aux dire de l’orateur, 80% des habitants des régions du nord ignorent que le Mali a signé un accord de paix. Pour ces populations, ‘’l’Azawad pays’’ est une réalité et ils se considèrent tous comme Azawadiens. Toujours selon cet élu, le territoire du Mali s’arrête à Menaka. « Ce qui atteste que le gouvernement ignore la réalité de ces zones. En attendant le 25 octobre, le pouvoir central se permet de rêver en prononçant de beaux discours sur ces zones entièrement occupées par les rebelles », a ajouté l’élu de Gao. Malgré ces révélations de cet élu qui vit quotidiennement la situation, le ministre n’a déclaré haut et fort la tenue des élections le 25 octobre prochain.
Abdoulaye Kéné