Le Patron de la MINUSMA jette un pavé dans la mare : ” Il y a un lien entre quelques éléments du GATIA et les trafiquants de drogue ” Mongi Hamdi dixit

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Politique

Publié le vendredi 11 septembre 2015 | L’Indépendant

© Autre presse par DR
Le ministre des Affaires étrangères tunisien Mongi Hamdi à la tête de la Minusma

A Tunis où il participait à un séminaire sur la sécurité au Maghreb et au Sahel, le chef de la mission onusienne au Mali, le Tunisien Mongi Hamdi a, dans une interview accordée à notre confrère ” Jeune Afrique ” véritablement jeté un pavé dans la mare. En effet, pour la première fois, il accuse le GATIA d’entretenir des liens avec les trafiquants de drogue. Il va même plus loin en déclarant que la sécurisation des routes de la drogue était à l’origine de la reprise des hostilités à Anefis.

Pour lui, des éléments du GATIA ont pris le processus de paix en otage d’où l’idée de les classer comme des ” forces négatives “. A l’en croire, ceux-ci peuvent être logés dans le même panier que les terroristes, les criminels et les narcotrafiquants.

Le patron de la MINUSMA a même cité les combats survenus à Ménaka, Ansongo et Tabankort qui seraient tous liés à la même raison c’est-à-dire s’assurer le contrôle des routes par lesquelles transitent ces cargaisons de drogues et autres produits prohibés. Tout en assurant que la mission qu’il dirige a réagi en demandant au Président IBK de mettre la pression sur les éléments du GATIA pour qu’ils se retirent d’Anefis ” sans condition “.

S’agissant du mandat qui est confié à la MINUSMA, il a indiqué que son rôle est d’assurer le cessez-le-feu, de réconcilier les cœurs et les esprits des Maliens, d’accompagner le gouvernement et d’assurer la promotion des droits de l’homme. Elle n’a donc pas vocation à imposer la paix ou combattre le terrorisme et les trafiquants de drogue. Pourtant, aujourd’hui, tout le monde sait qu’il est quasiment impossible de trouver la paix sans une lutte contre le trafic de drogue qui demeure une grande source de financement des réseaux terroristes et annihilent les efforts de développement. Sur ce, on se demande à quoi sert alors la présence des casques bleus au Mali s’ils sont incapables de lutter contre la racine du mal? Aussi, on est en droit de se demander les raisons pour lesquelles des avions transportant des cargaisons au contenu douteux débarquent tous les jours dans des localités comme Kidal où seule la mission onusienne a accès sans un responsable malien pour superviser leur débarquement.

Par ailleurs, s’il y a bien une force qui a toujours hissé le drapeau malien là où elle est passée c’est bien le GATIA qui est membre de la plateforme des mouvements républicains. On se souvient qu’à Anefis comme dans d’autres localités du pays, ce sont les populations mêmes qui ont demandé le maintien des unionistes. A la différence des localités encore sous le contrôle des ex-séparatistes où les populations sont privées de tout et font l’objet d’exactions de toutes sortes.

Sur un tout autre plan, nul n’ignore les liens étroits qu’entretiennent les ex-rebelles et les terroristes. Lors du déclenchement de la crise au nord du Mali, ils n’avaient pas hésité une seule seconde à pactiser avec ces illuminés pour le contrôle d’une large partie des régions septentrionales. Avant d’en être chassés par leurs amis d’hier.

Idem pour les tristes évènements de mai 2014 suite à la visite de l’ex-Premier ministre à Kidal où les ex-séparatistes avaient fait appel aux terroristes pour les aider à mettre en déroute l’armée malienne et reconquérir certaines localités. Tout cela s’est fait au nez et à la barbe des casques bleus qui traitent toujours différemment les séparatistes et les unionistes. Alors que les premiers bénéficient des largesses de la mission onusienne, les seconds sont laissés en rade. Pourquoi donc cette différence de traitement ?

Massiré DIOP