Il y a une vingtaine d’années, l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine s’engageait dans la création d’un marché commun basé sur la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux et le droit d’établissement, qui constituent les quatre libertés fondamentales dans tout processus d’intégration. Malgré cette volonté exprimée des chefs d’Etats et de Gouvernements de l’union, les opérateurs économiques des pays membres sont confrontés à d’énormes difficultés qui sont, entre autres, la multiplication des contrôles, la complexité des procédures et des documents, les longues attentes aux frontières et des frais indument prélevés. Aussi, ces difficultés liées à l’inefficacité des procédures douanières font perdre des recettes aux gouvernements, facilitent la contrebande et compliquent la mise en œuvre de la politique commerciale dans l’espace UEMOA.
uemoa - ConsolidationC’est pour apporter des solutions idoines à ces multiples problèmes que l’Association des Médiateurs des pays membres de l’UEMOA (AMP-UEMOA) et la commission de l’UEMOA tiennent depuis hier au CICB une conférence de trois jours sur des thématiques relatives aux deux directives majeures de l’UEMOA. Il s’agit de la libre circulation des personnes, des biens et services et l’harmonisation des frais d’inscription dans les universités publiques des pays membres de l’union. Une démarche qui s’inscrit dans la logique des efforts d’intégration régionale en cours en Afrique et la volonté de promouvoir la culture de paix et du recours à la médiation institutionnelle comme moyen privilégié de règlement des litiges.
L’évènement est placé sous la haute présidence du Premier ministre malien, Modibo Keita en présence du commissaire chargé du département du marché régional, du commerce, de la concurrence et de la coopération, M. Christophe Joseph Marie Dabiré, du président de l’AMP-UEMOA, N’Golo Coulibaly, des médiateurs des pays membres ainsi que les experts de la commission.
Cette conférence se penche sur la recherche de solutions aux procédures inefficaces aux frontières qui causent d’énormes torts tant aux gouvernements qu’aux opérateurs économiques. Il s’agit, pendant les trois jours des travaux, de mieux sensibiliser les acteurs concernés, à améliorer leurs connaissances des textes communautaires régissant la libre circulation et les frais universitaires, à induire des comportements futurs respectueux des règles communautaires, des pratiques plus favorables aux échanges des services pour l’instauration d’un climat propice à l’intégration sous régionale. Dans son allocution, le président de l’AMP-UEMOA, M. N’golo Coulibaly, non moins Médiateur de la République de Côte-D’ivoire, a fait une mention spéciale au médiateur malien, le doyen Baba Akhib Haidara pour son engagement personnel à la faveur de la tenue de cette conférence dans notre pays.
Pour le président de l’AMP-UEMOA, à travers les deux thématiques, la conférence s’inscrit dans le cadre du développement socio-économique, culturel de nos Etats et le développement de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, condition incontournable de l’émergence sous régionale.
« L’originalité de Bamako sera de rechercher les solutions ensemble avec les opérateurs qui nous ferons toucher du doigt les difficultés quotidiennes auxquelles ils sont confrontés et leurs suggestions pour les surmonter. Avec cette conférence ouverte, et participative, nous espérons apporter notre contribution à l’approfondissement de la démocratie dans l’espace UEMOA en facilitant la créativité et l’efficacité de l’activité des opérateurs économiques plutôt que de les confronter à un enchevêtrement de contraintes qui entravent leur productivité et alourdissent leurs coûts » a précisé M. N’Golo Coulibaly.
Pour sa part, le commissaire chargé du département du marché régional, du commerce, de la concurrence et de coopération, M. Christophe Joseph Marie Dabiré, a rappelé les actions entreprises par la Commission de l’UEMOA pour la construction d’un marché commun. Selon Christophe Joseph Marie Dabiré, la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux et le droit d’établissement est compromise par des obstacles tarifaires dans l’espace communautaire. Ce qui porte de graves préjudices à toutes les parties prenantes.
Rappelons que l’Association des Médiateurs des pays Membres de l’UEMOA (AMP-UEMOA) a été créée le 29 octobre 2008. Dès sa création, l’association s’est approchée de la commission de l’UEMOA qui l’a reconnu comme une association d’intérêt communautaire, éligible au soutien technique et financier de la commission. L’AMP-UEMOA a pour but de favoriser l’approfondissement de l’Etat de droit et l’intégration régionale et sous régionale par le développement des relations entre les institutions qui, dans les pays membres de l’UEMOA, quelles que soient leurs appellations, ont dans leurs attributions, compétence d’exercer la médiation institutionnelle.
Daniel KOURIBA