Après deux reports successifs du fait de l’insécurité, particulièrement dans la région de Kidal, où aucun officiel malien ne s’est rendu depuis la visite mouvementée du Premier ministre Moussa Mara en fin Mai 2014, le gouvernement est bien décidé à organiser, le 25 Octobre 2015, sur toute l’étendue du territoire national, l’élection des conseillers communaux, des conseillers régionaux et des conseillers du District de Bamako. A travers un communiqué diffusé le mardi 8 septembre dernier sur la télévision nationale, le ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, Abdoulaye Idrissa Maïga a rappelé aux partis politiques, groupements de partis et candidats indépendants que la date limite du dépôt des dossiers de candidature était fixée à hier jeudi 10 Octobre 2015 à zéro heure. Presqu’au même moment, un communiqué non daté, mais signé et cacheté au nom de la Coordination des Mouvements Armés (CMA), menaçait de châtier quiconque qui se rendra dans la zone qu’elle dit contrôler pour parler d’élection ou battre campagne.
Face à une telle situation, il revient au président de la République Ibrahim Boubacar Keita de convoquer d’urgence tous les ambassadeurs occidentaux accrédités au Mali et dont les accointances avec les rebelles sont un secret de polichinelle, pour les rappeler à leurs missions. Et surtout la Minusma qui a pour mission de protéger les populations civiles contre toute agression des groupes armés, de garantir la libre circulation des personnes et de leurs biens dans les zones qui échappent au contrôle de l’Etat malien. Car, ce sont les Etats-Unis, la Grande Bretagne et la France qui ont fait pression sur le gouvernement malien et sur le président Ibrahim Boubacar Keita pour qu’il intime au GATIA de quitter la ville stratégique de Anefis d’où il avait chassé les combattants de la CMA, obligés de se retrancher dans leur bastion de Kidal, avant de demander et de bénéficier de la protection de la France dissimulée derrière la Minusma.
Il est temps, grand temps pour notre gouvernement de sortir de sa torpeur pour montrer ses muscles aux mouvements armés de Kidal et de tenir un langage de vérité aux responsables de Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation du Mali (MINUSMA).
La communauté internationale et le dictat de la Cma
Le chantage de la Coordination des Mouvements Armés basés à ne doit plus passer. En tout cas, il est temps que nos autorités résistent au diktat des énergumènes de la CMA. Contrairement à la communauté internationale qui leur ont toujours fait des yeux doux au détriment de l’Etat du Mali.
Les partis politiques du Mali, qu’ils soient de la majorité présidentielle ou de l’opposition, doivent tous, en leur manière, faire également pression sur la MINUSMA et la force militaire française Barkhane afin que la CMA laisse les élections se dérouler dans la région de Kidal. La politique de deux poids deux mesures ne saurait perdurer. Les mouvements armés, qu’ils soient issus de la plateforme ou de la Cma, doivent être traités sur le même pied d’égalité.
Daba Balla Keita