Mesure de solidarité, l’Assurance Maladie Obligatoire fait aujourd’hui l’objet de fraude massive de la part des citoyens avec la complicité de certains agents de la santé. Au niveau de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CANAM) structure de mise en œuvre de l’AMO, une dizaine de cas de fraudes sont en cours de traitement et se verront traduits devant les tribunaux dans les jours à venir.
L’Assurance Maladie Obligatoire fait aujourd’hui l’objet de fraude massive. Des citoyens en complicité avec des médecins et souvent des pharmacies pillent les ressources des pauvres contribuables par différents procédés. Une dizaine de cas avérés avec preuves à l’appui son actuellement entrain d’être traités au niveau de la CANAM. Leurs dossiers seront dans les jours à venir transmis à la justice affirme Dr Mamady Diawara, directeur de l’organisation et du contrôle des soins.
A défaut de photo d’identité sur les cartes AMO, beaucoup, se sont substituées à d’autres personnes pour bénéficier des soins sans être assurés. Mais avec l’accentuation des contrôles, car les cartes permettent de déterminer, le sexe, l’âge et la localité de provenance de l’assuré ont dissuadé, ceux là qui s’adonnaient à cette fraude.
Nombreux sont les dispositifs mis en place par la direction chargée de l’organisation et du contrôle des soins dirigée par le Dr Mamady Diawara pour lutter contre cette fraude. Mais malgré ces dispositifs qui intègrent la présence d’agents AMO dans différents centres, la dotation de son service d’un progiciel eskif qui permet de liquider les prestations et qui relie toutes les prestations d’un assuré à son numéro AMO, le lancement d’une campagne de sensibilisation pour dissuader, le phénomène demeure.
Le trio tricheur
Censés être une seconde barrière après le guichet de payement, certains médecins s’avèrent être en complicité avec les fraudeurs. La vérification scrupuleuse au niveau du guichet et l’obligation faite au médecin de s’assurer de l’identité de son patient sont autant de gage contre la fraude. « Malheureusement les fraudes sont accentuées par la complicité de nos collègues médecins… »se désole Dr Mamady Diawara.
Pire, c’est quand cette fraude est orchestrée par les médecins. Ce procédé, consiste selon Mamady Diawara à prendre dans le cas d’un scanner, la carte d’un assuré et l’inscrire sur la liste. Mais au moment de l’examen, c’est une autre personne, c'est-à-dire celle qui a besoin du service qui vient prendre place. Il s’agit selon lui d’une complicité entre le prescripteur, l’examinateur et celui qui a prêté son numéro AMO.
Ce n’est pas tout. Des pharmacies se prêteraient à ce jeu juteux. Grâce au progiciel Eskif, le service s’est rendu compte que certaines pharmacies facilitent la fraude. Il s’agit pour elles de vendre à la même personne des produits couteux sur trois différentes ordonnance le même jour, sachant que ces ordonnances n’ont pas été prises dans le cadre d’une hospitalisation mais plutôt à l’ambulatoire, indique Dr Diawara.
S’il est difficile de se prononcer sur leur caractère frauduleux, le progiciel à en tout cas détecter des centres où la consommation est excessive. Pour accentuer la lutte contre cette fraude, la CANAM entend dans les tout prochains jours se doter d’un progiciel Eskif premium plus perfectionné. Ce dernier à la capacité de faire sortir les ordonnances de chaque prescripteur, ce qui selon Dr Diawara permettra de vérifier si un prescripteur à procéder à des abus.
Mohamed DAGNOKO