Au Mali, les services de santé se mobilisent après la découverte d’un cas de poliomyélite. Les autorités ont donc sonné la mobilisation générale : une campagne de vaccination a débuté ce mercredi à Bamako.
Plus de deux millions d’enfants de moins de cinq ans sont concernés dans la capitale, et dans sa périphérie proche. Selon le directeur national adjoint de la Santé, le docteur Mama Koumaré, cette campagne se fera au porte-à-porte : «Chaque équipe est constituée de deux personnes chargées de la vaccination. Elle va visiter chaque concession et expliquer aux mamans ce qu’est la poliomyélite. Et ensuite elle va procéder à l’administration des deux doses de vaccin aux enfants. Cela permettra de savoir s’il y a d’autres cas de paralysies dans la communauté et de donner en tout cas la date du prochain tour de vaccination».
La sourde oreille du ministre Abdoulaye Idrissa Maïga
Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Abdoulaye Idrissa Maïga, continue de faire la sourde oreille en maintenant la date des élections communales et régionales fixées au 25 octobre. De par cette position de tenir coûte que coûte les élections à la date indiquée, le chef du département de l’Administration territoriale et de la Décentralisation va à contre-courant des acteurs clés du processus électoral (société civile, partis politiques et groupes armés), qui sollicitent un report. Malgré l’insécurité galopante qui frappe notre pays, au nord comme au sud, les nombreuses réserves faites par les partis politiques, y compris ceux de la majorité présidentielle, ainsi que les conditions posées par la Coordination des mouvements de l’Azawad (mise en œuvre de l’accord, retour des réfugiés), le ministre compte maintenir le cap du 25 octobre. En tout cas, loin d’avoir l’adhésion de tous les acteurs politiques et sécuritaires au Mali, la tenue des élections est totalement compromise dans les localités du nord où la CMA a publié un communiqué pour interdire «toute mobilisation, sensibilisation ou campagne concernant ces élections au Nord».
Djandjon à nos forces spéciales de sécurité
Les forces de sécurité maliennes ont annoncé lundi avoir procédé à l’arrestation de trois islamistes soupçonnés d’appartenir à un nouveau mouvement jihadiste.
L’arrestation de ces trois membres présumés d’unités jihadistes par les forces spéciales de la sécurité d’État malienne a eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche à Bamako. Lundi 7 septembre, une perquisition effectuée chez l’un d’eux a permis de découvrir des armes.
L’un des trois cerveaux des récents attentats contre la Minusma et les postes de sécurité à Bamako et Baguinéda est Hassan Dicko, présenté comme le numéro deux du Front de libération du Macina (FLM). Le deuxième, Ali Sangaré, est un chauffeur de taxi que l’armée considère comme «le transporteur du groupe». Enfin, le troisième, Ayouba Sangaré, un Malien d’origine ivoirienne, est le «chargé de la logistique et d’achat des armes». C’est à son domicile qu’a eu lieu la perquisition. Un important lot d’armes dont des grenades y ont été saisies.
Djandjon à nos forces spéciales de sécurité, lesquelles ont besoin de la franche collaboration des populations pour mieux accomplir leur mission !
La situation dans le Nord au cœur du discours d’IBK
L’accord de paix d’Alger ? C’est «une chance pour le Mali», affirme le président IBK à l’occasion des deux ans de son investiture à la tête de l’Etat. Dans un costume strict, il a réaffirmé que le dialogue était au cœur de ses préoccupations pour résoudre la crise dans le nord.
«Je l’ai dit et redit : l’accord de paix est incontournable. […] Donc je pense que l’accord est absolument une chance pour le Mali. Pour le Mali, pour le Sahel et tous nos voisins. Nous sommes tous concernés. Ce qui se passe chez ton voisin, tu as intérêt à en être solidaire et à examiner les moyens pour que vous puissiez éteindre ce feu ensemble», a déclaré Ibrahim Boubacar Kéita.
«Dans une République, a-t-il martelé, il ne peut y avoir deux forces armées. Il n’y a que les forces armées du Mali, seules habilitées par la Constitution et les lois du pays, à prendre les armes pour la défense du Mali».
Mais il a également rappelé que, souvent dans des conflits, des groupes armés se constituent pour défendre leur communauté. «De façon historique, une communauté agressée dans un état de confusion et où le plus fort impose sa loi, cherche des moyens de se défendre. Je crois que c’est ce qui est arrivé. Mais en aucun cas sur une injonction gouvernementale», a souligné le président IBK.
Une vidéo d’AQMI adopte les codes de communication du groupe EI
Au Mali, Aqmi vient de publier une vidéo qui aurait été tournée en juillet dernier, lors de l’attaque d’un convoi de la Minusma, près de Tombouctou, dans laquelle 6 soldats Burkinabè avaient trouvé la mort. La Minusma est d’ores et déjà considérée comme la mission onusienne la plus meurtrière de l’histoire des Nations unies. Cette vidéo est à la fois un document de revendication, mais aussi un film de propagande qui reprend tous les codes en vigueur au sein de l’organisation de l’Etat islamique, assurent les experts des mouvements jihadistes.
C’est le chercheur Romain Caillet, qui a fait la découverte. Sur son compte Twitter, il note de nombreuses similitudes entre la dernière vidéo diffusée par Aqmi et celles mises en ligne régulièrement par l’organisation de l’Etat islamique… mêmes images d’embuscades, même musique de fond, mise en avant de la dimension internationale du mouvement.
Qui sont les groupes jihadistes actifs au centre et au sud du Mali ?
Dans la région de Mopti, l’ennemi s’appelle Front de libération du Macina (FLM). Son chef, âgé d’une bonne cinquantaine d’années, est un prédicateur du nom d’Amadou Kouffa. Il est connu pour ses prêches enflammés, sa lutte pour l’application de la charia et la création d’un califat sous son autorité.
Plus au sud, il y a la katiba Khalid Ibn Walid. Son chef est un certain Souleymane Kéïta originaire du sud du Mali. Les deux hommes ont un point commun : ils sont considérés comme des proches d’un leader islamiste du Nord, Iyad Ag Ghali du groupe Ansar Dine, dont la tête a été mise à prix par les Américains.
Leur particularité
Lors de l’occupation du nord du Mali par les jihadistes de 2012 à 2013, certains responsables des deux mouvements (Front de libération du Macina, et la Katiba Khalid Ibn Walid) ont servi au sein de la redoutable police islamiste de Tombouctou. La particularité des combattants du FLM et de la Katiba Khalid Ibn Walid, c’est qu’ils sont quasiment tous originaires du centre et du sud du Mali. Ils peuvent donc circuler dans le sud sans trop se faire remarquer. Les combattants des deux groupes opèrent souvent ensemble.
Une grosse pointure de cette nébuleuse arrêtée en juillet dernier au centre du Mali avec une forte somme d’argent et des documents avait reconnu être en mission pour Iyad Ag Ghali du groupe Ansar Dine, allié de taille d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Les services de sécurité sont sur les dents, mais on ne panique pas pour autant.
La cybercriminalité au Mali, un autre front contre le jihadisme
Au Mali, la cybercriminalité, les attaques menées contre les réseaux informatiques par des pirates connectés et malintentionnés sont de plus en plus fréquentes. Elles visent les médias, les gouvernements, les entreprises… D’ailleurs, pour faire face à cette menace pas si nouvelle mais qui reste largement méconnue, les autorités maliennes ont organisé un colloque sur la cyber-sécurité les 20 et 21 août 2015. La cyber-sécurité, un sujet d’autant plus crucial au Mali que le pays est confronté à la menace terroriste jihadiste…Mais les islamistes ne sont pas les seuls à user de cybercriminalité.
La menace terroriste sur les systèmes informatiques du Mali demeure limitée. Mais parce qu’elle est bien réelle, elle doit être prise en compte, selon José Fernandez, professeur en génie informatique à l’école Polytechnique de Montréal, au Canada. Un type d’incident qui peut se produire dans tous les pays du monde, y compris les plus protégés.
Les groupes terroristes utilisent internet à des fins de propagande mais aussi de recrutement ou même de commandement, sur le terrain. Il s’agit alors de protéger ou de surveiller l’ensemble des télécommunications, d’après José Fernandez. Mais la cybermenace n’est pas seulement terroriste, elle est même le plus souvent frauduleuse, selon Ismaila Togola, président d’Ismacorp, une entreprise malienne spécialisée dans la sécurisation informatique.
Le visa est désormais obligatoire entre le Mali et le Cameroun
Les ressortissants des deux pays doivent désormais se munir d’un visa d’entrée, ce qui n’était pas le cas depuis 1964, année de sa suppression, du temps des anciens présidents Modibo Kéita et Amadou Ahidjo pour le Cameroun.
L’accord qui a supprimé le visa entre le Mali et le Cameroun a été abrogé ce mardi à Yaoundé. Le visa est désormais obligatoire après 51 ans de libre circulation des personnes entre les deux Etats. La mesure est entrée en vigueur mardi 8 septembre. Si le visa devient obligatoire, il est cependant gratuit. Les porteurs d’un passeport diplomatique ou de service ainsi que certaines catégories professionnelles comme les sportifs sont exonérés de visas.
Le ministre camerounais des Relations extérieures Pierre Moukoko Mbodjo, en expliquant le contexte de cette signature, a indiqué que c’est dans le cadre d’un ajustement notamment dans des engagements vis-à-vis de la CEMAC, mais aussi au regard du contexte sécuritaire.
Selon des sources diplomatiques, le fonctionnement de la convention de 1964 avait des failles pouvant mettre en péril la sécurité des deux pays eu égard à l’essor des mouvements terroristes à l’intérieur ou à leurs frontières.
Pour le ministre malien des Affaires étrangères, cette décision n’entache en rien la qualité des relations entre le Cameroun et le Mali. Un consulat du Cameroun devrait être ouvert à Bamako prochainement, alors que le consulat du Mali à Douala devrait être incessamment transféré dans la capitale camerounaise.
CARTON ROUGE A LA CMP
La grande mobilisation annoncée pour le meeting des 2 ans du président IBK, le samedi dernier au Centre international de Bamako, a été une grande déception. Car elle n’a pas drainé une grande foule. Comme excuse trouvée, les organisateurs invoquent une confusion sur l’heure du meeting qui, selon certains, était prévu à 15 h au lieu de 10 h. Une excuse qui ne tient pas la route car la Coordination des partis politiques de la majorité présidentielle(CMP) n’est pas à son premier échec de mobilisation de militants.
Ces partis politiques ont vécu le même sort en novembre 2014 et lors du 1er anniversaire de l’investiture d’IBK. Pour ce dernier rendez-vous manqué, la frustration et la désillusion se lisaient sur les visages serrés de militants de la majorité présents ce samedi au meeting. En tout cas, le constat était amer en matière de mobilisation, tant elle n’était pas à la hauteur des attentes. Seule une poignée d’individus de partis politiques comme l’UFD, le PSDA, le PPP, le RDS, le Miria, l’ADC, l’UDD, sur les 67 formations politiques et associations, avaient répondu à l’invitation.
Pour remplir la salle (1000 places), la CMP forte avec plus de 120 députés et 67 partis et associations a remué ciel et terre pour ramasser des enfants par-ci par-là. La scène était si humiliante que des ténors du RPM n’avaient pas hésité à jeter la responsabilité de cet échec sur des partis alliés qui auraient saboté l’événement. Il s’agit notamment de l’Adéma, les APM, l’ADP/Maliba, l’ADP, l’UM-RDA, la Codem, le parti Yéléma, le MPR, le Cnid, le Cap, la Sadi, le PCR, qui n’auraient d’autres soucis que ‘’le partage du gâteau’’.
En tout état de cause, après ces différents échecs de mobilisation pour la cause du président de la République, IBK lui-même devrait comprendre désormais qu’il n’a qu’une majorité de nom qui mérite un carton rouge pour n’avoir pas pu mobiliser ses militants lors du meeting de ses 2 ans à Koulouba. Aussi, sans tomber dans le pessimisme, l’on est tenté de dire que c’est une majorité sans militants qui soutient le président IBK.