Le directeur du Projet Afrique de l'Ouest de l’organisation International Crisis Group, Gilles Yabi, analyse pour Slate Afrique les conditions de la réconciliation au Mali.
SlateAfrique - Comment expliquer la brusque démission du Premier ministre malien?
Gilles Yabi - Cheick Modibo Diarra a été forcé à la démission. On savait depuis juillet dernier qu’il était dans une position délicate et que de nombreux acteurs influents, à Bamako, mais aussi dans la région, estimaient que sa personnalité et ses ambitions ne lui permettraient pas de conduire sereinement une transition dans un contexte de crise aussi complexe.
Il faut se souvenir des signaux clairs qui lui avaient été adressés au cours de ce même mois de juillet par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui réclamait un véritable gouvernement d’union nationale. Au fond, un gouvernement qui ne soit pas davantage au service du Premier ministre que de la nation en crise.
Modibo Diarra avait réussi à se maintenir à la surprise de beaucoup, en activant des réseaux au sein de la société civile, notamment des associations religieuses, et avait cependant formé, en août, un gouvernement plus inclusif que le précédent.... suite de l'article sur Slate Afrique