LAGOS, 16 mai 2012 (AFP) - Les Etats-Unis ont lancé mercredi un appel pressant en faveur d`un retour à la démocratie au Mali et en Guinée-Bissau, récemment secoués par des coups d`Etat militaires, et auxquels Washington a supprimé son aide non humanitaire.
Au Mali, "les militaires doivent se retirer complètement", a déclaré le secrétaire d`Etat adjoint américain pour les Affaires africaines Johnnie Carson à Washington, au cours d`une audio-conférence avec des journalistes de plusieurs pays africains.
"Ceux qui se sont illégalement emparés du pouvoir au Mali n`ont pas le droit de rester au pouvoir ni la force de faire face aux sérieux problèmes humanitaires et de sécurité auxquels est confronté le Mali aujourd`hui", a dit M. Carson.
A propos de la Guinée-Bissau, le responsable américain a déclaré que "tous les efforts devraient être déployés pour restaurer l`ordre constitutionnel et la loi civile".
Il a souligné que Washington avait entrepris de supprimer son aide non humanitaire aux deux pays et d`identifier les responsables des putschs afin de leur imposer des interdictions de voyage et de visa.
Les Etats-Unis ont travaillé avec les 15 pays de la Communauté économique des Etats de l`Afrique de l`Ouest (Cédéao) dont font partie le Mali et la Guinée-Bissau, en faveur d`un retour à la démocratie, a ajouté M. Carson.
Evoquant un éventuel envoi de troupes au Mali, M. Carson a estimé qu`un plan précis de la Cédéao était nécessaire avant tout déploiement et une aide des Etats-Unis à une telle opération. Washington veut savoir "précisément ce que la Cédéao veut faire militairement dans ce pays", a-t-il dit. "Nous pensons que la Cédéao a un rôle à jouer mais ce rôle devrait être défini clairement", a-t-il ajouté.
Une telle opération devrait être "étudiée soigneusement et correctement dotée en personnel avant d`être entreprise", a souligné M. Carson.
Les dirigeants d`Afrique de l`Ouest avaient annoncé lors d`un sommet à Abidjan le 26 avril le déploiement d`une force régionale au Mali, où le putsch a favorisé la chute du Nord aux mains de rebelles touareg et de groupes islamistes armés, notamment Al-Qaïda au maghreb islamique (Aqmi).
Cette force régionale n`a pas encore été déployée. Le 3 mai, lors d`un nouveau sommet, à Dakar, les dirigeants de la Cédéao ont indiqué qu`elle le serait "dès que le Mali en fera la demande".