NIAMEY - L'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Sahel, Romano Prodi, a jugé mercredi à Niamey indispensable de préparer l'envoi d'une force militaire africaine au Mali, dont le Nord est occupé par des islamistes armés, tout en poursuivant parallèlement les
négociations.
Face aux "dangers du terrorisme", "la préparation de l'action (militaire)
doit être crédible. Une fois que l'action militaire est crédible, il faut
avancer avec des négociations parallèles", a-t-il déclaré après un entretien
avec le président nigérien Mahamadou Issoufou.
"Aucune solution pacifique ne sera possible sans une préparation militaire
crédible", a poursuivi M. Prodi.
Sur le plan militaire, l'émissaire onusien, en visite dans la région depuis
lundi, a appelé au "sérieux". "Il faut être très sérieux, bien préparer
l'action parce que c'est nécessaire d'harmoniser, de coordonner les forces des
différents pays", a-t-il dit.
Après la décision du Conseil de sécurité de l'ONU, censée autoriser
prochainement l'envoi d'une force militaire au Mali, "il faut commencer la
préparation. Du côté de l'Union européenne, de la France, des Etats-Unis, il y
a la disposition (à) aider la préparation. Mais il ne faut pas être des
amateurs", a-t-il averti.
L'Union africaine et la Communauté économique des Etats d'Afrique de
l'Ouest (Cédéao), le Niger notamment, plaident pour le déploiement rapide
d'une force africaine de 3.300 hommes pour chasser les islamistes armés
occupant seuls le nord du Mali depuis juin.
Mais M. Prodi a appelé à plusieurs reprises à faire avancer les
négociations en cours avec certains groupes armés et a déclaré que, selon les
experts, une intervention ne serait possible qu'en septembre 2013.
Les Etats-Unis, qui ont exprimé des doutes sur la capacité des Africains à
mener à bien cette opération, ont indiqué lundi espérer trouver un accord
cette semaine avec la France à l'ONU sur une résolution du Conseil de sécurité.
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