Enfin, c’est chose faite. Longtemps décrié pour ses tâtonnements et son amateurisme, Cheick Modibo Diarra, désormais ex-Premier Ministre, a été débarqué de force par l’ex-junte militaire qui avait renversé le Général-président Amadou Toumani Touré. Ce colosse qui s’entêtait, alors que beaucoup de Maliens réclamaient à cors et à cris sa démission, a fini par se rendre compte qu’il n’a que des pieds d’argile.
En effet, sous la pression musclée des militaires de Kati, Cheick Modibo Diarra a fini par lâcher du lest dans la nuit du 10 au 11 décembre 2012. Lui qui fredonnait, à qui voulait l’entendre, qu’il ne sait pas «à qui il allait remettre sa démission», tout comme s’il s’est retrouvé à la tête de la Primature par un coup de baguette magique. Sa démission, il a su finalement à qui la rendre. Ce qui a donné libre cours au président de la République par intérim, Pr Dioncounda Traoré, pour nommer un nouveau Premier Ministre pour mener à bon port la transition. Il s’agit de Diango Cissoko, précédemment Médiateur de la République du Mali.
Ainsi, après la passation de service qui a eu lieu le jeudi, 13 décembre 2012 à la Cité administrative, plus précisément à la Primature, le nouveau Premier Ministre a, après des consultations, formé un nouveau Gouvernement dit de continuité. Afin d’atteindre les objectifs qui lui sont assignés, à savoir, la reconquête des 2/3 de notre pays sous occupation des narcotrafiquants, des bandits et des salafistes armés, et l’organisation d’élections apaisées, libres et transparentes, Diango Cissoko a fait confiance à 30 commandos.
Ce sont ces 30 Ministres qui ont désormais la lourde mission d’accompagner et d’épauler le nouveau Premier Ministre de la transition. Le premier constat qui s’impose au regard du nouvel attelage gouvernemental de Diango Cissoko, est qu’il s’agit d’un Gouvernement de continuité et d’union nationale. Puisque, même si la manière dont Cheick Modibo Diarra est parti est regrettable, le nouveau Gouvernement formé par M. Cissoko inspire confiance tant sur l’échiquier national qu’international. D’ores et déjà, le FRD, la COPAM et certains grands regroupements ou partis politiques et la société civile ont décidé de le soutenir dans ses actions et dans sa délicate mission. Tel n’était pas le cas de Cheick Modibo Diarra qui, avant sa déchéance, était presque vomi par les Maliens.
Ensuite, il est important de noter que la CEDEAO, l’Union Africaine et la Communauté internationale condamnent la manière dont les ex-putschistes ont débarqué Cheick Modibo Diarra, mais espéraient la formation rapide d’un Gouvernement digne de ce nom pour la résolution de la crise politico-sécuritaire malienne. Chose faite donc depuis le 15 décembre 2012.
Autre fait marquant dans le Gouvernement de Diango Cissoko, c’est que bon nombre de Ministres sortants ont été reconduits dans le souci de la continuité de l’Etat. Ainsi, sur les 30 Ministres (contre 32 précédemment), 24 ont été reconduits et il y a 6 nouveaux rentrants. Autre chose à relever, sur les 30 Ministres, il y a trois femmes et les régions du Nord du Mali ont été prises en compte.
Autant dire, Diango Cissoko a misé sur des hommes et des femmes compétents qui avaient déjà ouvert des chantiers importants sous l’ex-Premier Ministre Cheick Modibo Diarra.
Reste maintenant aux uns et aux autres à l’accompagner, à le soutenir et à lui faire confiance pour la résolution de la double crise politico-sécuritaire qui secoue notre pays.