La deuxième session ordinaire des assises de la Cour d’Appel de Bamako a fermé ses portes, le mardi 18 décembre, sur une affaire rocambolesque, qu’on pourrait qualifiée de crime banal. C’est celle du ministère public contre Issa Sodjo, accusé d’assassinat de sa belle sœur, Kadia Fongoro. Il a écopé à la peine de mort.
Il résulte des fait que, depuis un certains temps, suite à une série d’altercations, une mésintelligence naquit entre Kadia Fongoro et Issa Sodjo, son beau frère. Courant 2011, précisément le 3 Septembre, Kadia Fongoro, sur le chemin de retour des champs, fut interceptée par Issa Sodjo. Il lui administra, après quelques échanges de propos, des coups de coupe-coupe sur différentes parties de son corps, notamment la tête. Coups suite auxquels elle succomba immédiatement.
Ensuite, il prit le soin de dissimiler le corps sans vie de sa belle soeur dans un sac en plastique avant de le balancer dans le lit de la marre dite «Mamaco». Des heures passèrent et Kadia Fongoro n’était toujours pas de retour en famille. Ainsi, tout le hameau s’activa afin d’aider Hamidou Fongoro, mari de la défunte, à connaître la réalité. Ils passèrent toute la nuit à chercher la victime. Et pour mieux cacher son forfait, Issa Sodjo se mit en compagnie du village pour chercher Kadia. Finalement, le sac contenant le corps de Kadia Fongoro fut découvert là où il a été dissimilé un jour avant par Issa.
Ce dernier, avertit, ne tarda point à prendre refuge dans le hameau de Ouanaboudouda, situé dans la commune de Konséguéla, cercle de Koutiala où, il fut appréhendé et conduit à la gendarmerie pour les besoins de l’enquête. Interpellé, l’inculpé a toujours reconnu les faits qui lui sont reprochés tant à l’enquête préliminaire que devant le Juge d’Instruction et même à la barre Issa n’a pas nié les faits.
C’est pourquoi, dans son réquisitoire, le Ministère public, dirigé par Idrissa Arizo Maïga a demandé son maintien dans les liens de l’accusation. Il qualifié l’accusé de «monstre» pour avoir commis ce crime gratuit. Pour lui, il a accumulé des rancunes à l’endroit de sa belle sœur. Le Ministère public trouve que «le crime est prémédité» pour la simple raison que «l’accusé dit tout le temps que sa belle n’arrêtait pas de se moquer de lui». Idrissa Arizo a déclaré que «c’est un véritable criminel», car pour lui, «au lieu d’avoir des regrets, il a tenté, à la barre, de nier les évidences dans cette affaire». «C’est un crime honteux, lâche et gratuit», a-t-il martelé avant de requérir son maintien dans les liens de l’accusation d’assassinat, sans lui accorder des circonstances atténuantes. Il a fini son réquisitoire par solliciter, auprès de la cour, de le condamner à la peine capitale.
De son côté, l’avocat de la défense ne voit pas d’acte prémédité. Pour lui, «il y a certes eu des coups qui ont donné la mort, mais il n’y a pas de guet-apens».
La cour, dans sa sagacité, n’a pas suivi cette thèse évoquée par l’avocat. Elle a plutôt été convaincue par l’argumentaire développé par le Ministère public. Ainsi, elle a condamné Issa Sodjo à la peine de mort.