Crise sécuritaire et institutionnelle oblige, le festival international de Nyamina ne se tiendra pas cette année. L’Union des Créateurs et Entrepreneurs du Cinéma et de l’Audiovisuel de l’Afrique de l’Ouest (UCECAO) se contentera seulement d’organiser, à l’Institut Français de Bamako, les rencontres cinématographiques. L’annonce a été faite, le lundi 17 décembre 2012, par le cinéaste Souleymane Cissé au cours d’une conférence de presse tenue à l’UCECAO.
Pour la 9ème fois, l’Union des Créateurs et Entrepreneurs du Cinéma et de l’Audiovisuel de l’Afrique de l’Ouest (UCECAO) organise les Rencontres Cinématographiques de Bamako. Cette année, la manifestation se fera dans un contexte particulier pour notre pays, confronté à une crise multiforme : conflit armée au nord et crise institutionnelle au sud. Face à ce constat, les organisateurs ont revu leurs ambitions à la baisse. Le festival international de Nyamina va laisser la place aux rencontres cinématographiques de Bamako. Ces rencontres sont placées sous la présidence du ministère de la culture et du Tourisme. Elles se tiendront à l’Institut Français et enregistreront la présence des invités de marque venant de la Mauritanie, du Togo, et du Sénégal. Au programme, on peut, entre autres, retenir des conférences débats, des projections de films comme «Jeunes Talents» de l’UCECAO, «Korafola» réalisé par Mamadou Vieux Cissé du Mali, «Tombouctou» réalisé par Tewfik Fares de l’Algérie, «les Petits Soldats» réalisé par François Margolin de la France, «Culture de Résistance» réalisé par Iraa Lee du Brésil, «Mama Africa» de Miriam Makeba réalisé par Mika Kaurismâki de la Finlande et «Waati» réalisé par Souleymane Cissé du Mali.
Au cours de ces rencontres, les cinéastes maliens entendent interroger le cinéma, quant au rôle qu’il a joué, qu’il joue et qu’il continuera de jouer dans la promotion de la culture de la paix. D’où le choix du thème: «Rôle du cinéma dans la culture de la paix».
Pour le président de l’UCECAO, Souleymane Cissé, au-delà du cinéma, «les rencontres cinématographiques de Bamako seront une l’occasion pour mettre un accent particulier sur la culture comme facteur essentiel de la paix». Faisant un clin d’œil à la situation actuelle que vit notre pays, le cinéaste malien a expliqué que «la situation que nous vivons mérite une analyse approfondie». Avant d’ajouter «qu’aucune nation ne sait développée sans crise. La crise fait partir de notre quotidien. Mais sa gestion est importante». A en croire Souleymane Cissé, «il est important que le Mali ait un Etat fort et des institutions fortes».
Il faut signaler que, pour cette conférence, Souleymane Cissé avait à ses côtés le réalisateur Salif Traoré, le troisième adjoint au maire de Nyamina, Gaoussou Dembélé, et la chanteuse Mariam Bagayoko.