Considérée comme de l’acharnement contre les populations sédentaires du Nord du Mali, l’arrestation de Younoussa Hassane et d’Ibrahim Adama, tous deux combattants de Ganda Izo par l’opération Barkhane fait monter la tension dans le septentrion.
La vidéo diffusée le week-end dernier par plusieurs chaînes de télévision françaises montrant les exploits de l’opération Barkhane au Mali fait polémique. Dans le reportage, deux individus ont été présentés comme des terroristes arrêtés par les forces françaises alors qu’il s’agit bien de combattants du groupe d’autodéfense sédentaire Ganda Izo.
Le porte-parole de Ganda Izo, Mohamed Attayoub Sidibé, qui nous a alerté, s’est dit stupéfier d’apprendre que les deux hommes en question ont été arrêtés il y a juste un mois en pleine patrouille à Ansongo. Pis, M. Sidibé ne comprend pas le silence de l’armée sur une arrestation non justifiée et dont elle a été témoin.
“L’opération Barkhane a désarmé deux de nos éléments à Ansongo, ce que nous dénonçons. La France doit aussi désarmer le MNLA, le Gatia, Ançar Eddine, Aqmi et Mujao”, a-t-il plaidé.
Après la diffusion de l’arrestation des deux combattants, à Ansongo au sein de Ganda Izo et de la population civile, c’est le sentiment de deux poids deux mesures qui prédomine, car au même des éléments des autres groupes armés sont libres de tout mouvement. Sinon comment comprendre un tel acharnement contre des gens qui ont juste décidé de sécuriser les populations civiles livrées à des groupes armés dans l’impunité totale ?
A Ansongo, bastion de la résistance des populations sédentaires, une telle arrestation est perçue comme un moyen pour les forces françaises de tuer dans l’œuf toute contestation. Ici, l’héritage guerrier de feu lieutenant Amadou Diallo fait école et inspire toute une génération à se défendre des autres groupes armés.
Alpha Mahamane Cissé