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Edito : Tenir les élections communales
Publié le lundi 14 septembre 2015  |  Le 22 Septembre
Election
© aBamako.com par A S
Election de la Haute autorité de la communication
Bamako, le 24 Septembre 2014 a eu lieu l`élection des représentant de la presse pour la Haute autorité de la communication




Officiellement, les élections communales, couplées aux régionales, sont prévues pour le 25 octobre 2015. Les différentes listes en compétition ont déjà été déposées, la date limite de dépôt de candidature étant le jeudi 10 septembre.
Seulement voilà: des voix s’élèvent pour réclamer le report du scrutin, majorité et opposition s’accordant à demander l’ajournement des élections. L’argument principal avancé demeure l’insécurité au Nord.
Mon Dieu, cet argument ne tient pas, de notre point de vue, puisque le contexte actuel n’est pas plus dangereux que celui qui a vu l’élection d’IBK en juillet 2013 et celle des députés, en novembre de la même année.
La réalité, c’est que nos partis politiques ont failli et ne sont guère prêts à affronter ces élections de proximité. Les sous manquent cruellement et rares sont ceux qui ont préparé les gadgets de campagne. Ils savaient depuis 6 mois qu’en octobre, il devait avoir des élections communales et régionales. Mais ils ont dormi sur leurs lauriers jusqu’au dernier moment.
C’est le cas surtout du parti majoritaire, le RPM, qui étale ses divisions au grand jour dans plusieurs localités du pays. Il peine à établir des listes consensuelles. Idem pour plusieurs partis alliés, et même l’opposition, qui s’est précipitée à déposer des listes sans être convaincue de la tenue du scrutin.
Ce qui fera dire au Président de son groupe parlementaire, Mody N’Diaye: «Même un fou sait qu’on ne peut pas tenir les élections aux dates prévues». Mais Dura lex sed lex, disent les Grecs – la loi est dure mais c’est la loi -, le ministre en charge d’organiser les communales et les régionales doit rester ferme sur sa position, étant donné que les mandats des maires ont été prorogés de six mois à deux reprises.
C’est bien la limite de la loi, qui n’a rien prévu que d’organiser le scrutin après. Pas de délégations spéciales, onéreuses pour les maigres ressources du pays. De même, les maires actuels ne doivent plus continuer à diriger, parce qu’ils ont perdu à la fois la légitimité et la légalité. Le seul moyen restant est bien la tenue des scrutins. Pas de mesures exceptionnelles. L’Etat doit s’assumer, et pleinement.
Alors, vivement le 25 octobre, pour la tenue au moins des communales. Les régionales pourraient attendre. Dans cette optique, le gouvernement sera invité à prendre un autre décret de convocation du collège électoral, pour les communales seulement.
Ainsi, si pour une raison ou une autre, valable, pour laquelle le scrutin ne serait pas tenu dans une commune ou plusieurs, les dispositions réglementaires et législatives en matière électorale seront appliquées.
Les listes ont été déposées dans toutes les régions, y compris à Kidal. Alors pourquoi reporter? Bamako doit éviter ce piège, qui discrédite le pays, et qui renforce la Coordination des mouvements de l’Azawad, qui entend faire de Kidal son territoire.
Il faut organiser le scrutin communal pour prouver que Kidal est bien Malien, parce que des citoyens de là-bas ont exprimé leur volonté d’aller aux élections, en faisant acte de candidature. La rigueur, le respect des textes, le souci de la bonne gouvernance, disons de la gouvernance partagée, doivent conduire le gouvernement à respecter et à faire respecter la loi.
Il doit foncer, sans montrer la moindre faiblesse, vers la tenue du scrutin du 25 octobre. Il aura des couacs, comme toujours, des imperfections liées au système électoral, des accusations de bourrages d’urnes dans le Nord, comme toujours, des accusations d’achats de conscience. Ces aspects là sont inhérents aux processus électoraux en Afrique. Aucun report ne pourra changer cette donne.
En outre, s’il faut attendre une hypothétique sécurité, sur laquelle le gouvernement n’a aucune emprise, il n’y aura jamais d’élections jusqu’à la fin du quinquennat d’IBK.
S’il faut attendre la paix, qui est un processus continu, il n’y aura pas non plus d’élections. Il faut y aller avec la sécurité qu’on a, d’autant qu’il n’y aura jamais de sécurité à 100%.
Il faut aller aux élections avec le niveau de paix actuel. Les futurs élus contribueront à asseoir la paix définitive dont on rêve, avec, bien sûr, des hauts et des bas. Vivement donc le scrutin du 25 octobre prochain.

Chahana Takiou
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