aide de camp d’Ibrahim Boubacar Keïta, il a fait une partie de sa carrière
dans la Garde nationale
Les autorités maliennes peinent à reconstruire des services de renseignements
efficaces depuis le coup d’État
contre Amadou Toumani Touré (ATT), en mars 2012. Une partie du réseau tissé par la
Direction générale de la sécurité d’État (DGSE, plus connue sous le nom de Sécurité d’État ou SE) au sein des communautés et groupes armés du nord du pays compris dans les mouvements islamistes radicaux - s’est disloqué au fil de la crise politico-militaire. Peu
après sa création, en 1989, la SE collaborait avec le Département du
renseignement et de la sécurité (DRS) algérien et les services libyens de Mouammar Kadhafi, pour surveiller principalement les soubresauts du Nord. Depuis ses locaux situés au sein de la base de l’armée de l’air, dans le centre de Bamako, l’agence doit
désormais lutter contre un risque qui couvre l’ensemble du territoire.
Et ce avec des moyens très modestes. Depuis 2013, cette charge incombe
au général Moussa Diawara, ancien de la Garde nationale et très proche du
président Ibrahim Boubacar Keïta, dont il fut l’aide de camp de
2002 à 2007.
Ce militaire de 46 ans, dont les services collaborent ponctuellement
avec I’Asifu (All Sources Information Fusion Unit), l’unité de renseignement de la Minusma
(la mission de l’ONU au Mali), s’appuie sur un noyau d’informateurs
fidèles malgré les crises, en particulier au sein des milices touarègues ou arabes progouvernementales.
Une méthode qui a permis de localiser et de neutraliser Mounirou Cissé, auteur présumé de l’attentat de mars contre le restaurant
bamakois La Terrasse. D’après une source proche de la Sécurité
d’État, sa position avait été transmise par un membre de la Plateforme (une alliance de groupes armés progouvernementaux). Plus récemment, début septembre, les forces
spéciales de la SE ont arrêté trois jihadistes présumés, suspectés d’avoir mené des attaques contre la Minusma et les forces de sécurité ces derniers mois.