Elle souhaite effectuer son pèlerinage à la Mecque. Le juge se laissera-t-il émouvoir?
Interpellée puis écrouée à la prison pour femmes et enfants de Bolé, depuis le 20 août 2015, pour ” atteinte aux biens publics, délit de favoritisme et fractionnement de marchés “, l’ex-ministre Maïga Sina Damba sera édifiée aujourd’hui sur la suite réservée à sa demande de liberté provisoire formulée par sa défense composée d’une kyrielle d’avocats dont des sommités du Barreau malien.
Les sources proches de sa défense assurent être optimistes quant à l’issue de cette requête. En effet, d’après ces sources, il s’agirait, à travers cette demande, d’obtenir une liberté provisoire pour permettre à l’ex-ministre d’effectuer le pèlerinage à la Mecque. Avant qu’il ne soit pas trop tard pour cette année. En effet, d’après des informations concordantes, l’ex-Directrice générale de l’APEJ s’apprêtait, au moment de son interpellation par les limiers Pôle économique et financier, à se rendre aux Deux Lieux Saints de l’Islam (Medine et Makka)
C’est face à son refus d’obtempérer à la convocation du Doyen des juges d’instruction du Pôle économique et financier de Bamako, Broulaye Kéïta, que ce dernier a émis un mandat d’arrêt contre elle.
Les limiers de cette structure n’avaient pas alors mis plus de 48 heures pour retrouver l’ancienne ministre et l’amener devant le juge qui l’a inculpée et écrouée le 20 août dernier. Toutefois, selon l’intéressée elle-même qui nous a appelés à ce sujet, c’est au volant de sa propre voiture qu’elle s’est rendue au bureau du juge qui l’a mise sous mandat de dépot.
Depuis cette date, c’est une kyrielle d’avocats- on parle d’une dizaine – qui ont été commis pour obtenir la liberté provisoire au bénéfice de Maïga Sina Damba. Etant une politique bien connue, plusieurs gros bonnets seraient intervenues en sa faveur auprès de dame justice afin qu’elle puisse recouvrer la liberté et rejoindre son domicile.Et peut-être même la Mecque. C’est donc suite à tout cela que l’on saura aujourd’hui même si le juge va ordonner la remise en liberté de l’ex-ministre ou rejeter la demande de ses avocats.
Rappelons que Maïga Sina Damba est inculpée, avec deux autres ex-Directeurs généraux de l’APEJ, à savoir l’ex-ministre et président démissionnaire du Comité d’organisation du sommet Afrique-France, Modibo Kadjoké et Issa Tiéman Diarra d’ «atteinte aux biens publics, délit de favoritisme et fractionnement de marchés ” dans une affaire de détournement présumé portant sur 5,6 milliards FCFA au détriment de l’APEJ.
Si Modibo Kadjoké est inculpé depuis le 1er septembre 2015 mais laissé en liberté, Issa Tiéman Diarra n’a pas eu la même chance et est écroué depuis le 28 juillet 2015à la maison centrale d’arrêt et de correction de Bamako-coura.
Ces arrestations et inculpations sous IBK – les tout-premiers concernant d’anciennes personnalités d’un si haut rang – font suite aux conclusions du rapport du Bureau du Vérificateur Général sur la gestion financière et comptable de l’APEJ pour les exercices 2010, 2011, 2012 et le premier trimestre 2013. C’est sur la base de ce rapport que la justice, à travers le Pôle économique et financier de Bamako, a été saisie pour faire toute la lumière.
Ce dossier de l’APEJ fait partie des “cent dossiers “ – IBK a récemment parlé de deux cents dossiers, ce qui suppose que le chiffre en question a évolué – que la Cellule d’appui aux structures de contrôle de l’Administration (CASCA) avait transmis au président de la République deux mois après son accession à la magistrature suprême du pays.
Affaire à suivre.
Mamadou FOFANA