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Election à la Présidence de la CCIM: 600 millions pour corrompre les électeurs
Publié le mercredi 16 septembre 2015  |  Le Républicain
Election
© aBamako.com par A.S
Election à la CCIM
Bamako, le 14 septembre 2015 Youssouf Bathily a été élu président de la CICIM




« Jamais la Chambre de commerce et d’industrie n’a fait autant de mauvaises pratiques dans les cas de l’achat de conscience. Il n’est pas bon que nous soyons orientés par l’argent », c’est le constat déploré hier, par Sanou Sarr, coordinateur de l’équipe de campagne du candidat du Groupement des commerçants du Mali, Ousmane Guitteye. Lors de ces élections à la présidence de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), il y a eu une distribution massive de l’argent sur présentation des bulletins de vote d’Ousmane Guitteye, pour tout délégué ayant voté pour Youssouf Bathily. Cependant, faute de preuves tangibles, Sanou Sarr se garde de toute affirmation sur les cas d’achats de conscience. Selon lui, le Groupement des Commerçants du Mali n’entend pas contribuer à en rajouter à la crise actuelle du Mali, dont les autorités s’investissent pour nous en sortir. Mais l’heure est assez alarmante, car le Groupement des commerçants du Mali a rejeté toute participation au bureau des dix membres composé par le nouveau président Youssouf Bathily, a souligné Sanou Sarr lors de la conférence de presse qu’il a donnée le mardi.

« Nous aiderons comme on peut, nous sommes des élus consulaires pour cinq ans et nous nous réservons notre droit de contrôle sur la gestion du bureau. Nous avons notre programme qui est différent, et nous laissons ce bureau réaliser son bilan, sans nous interférer», a indiqué Sanou Sarr lors de la conférence de presse. « Nous avons battu campagne avec un programme qui a été approuvé par toutes les ré- gions à l’exception de Gao. Les promesses n’ont pas été tenues, mais nous avons décidé d’accepter les résultats».

Malgré ce discours réconciliateur, le constat est amer après l’achat de conscience qui a caractérisé ces élections à la présidence de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCiM). Ainsi un délégué sorti de l’isoloir avec le bulletin de vote de ousmane Guitteye, assenait la preuve en l’exhibant, qu’il a laissé dans l’urne celui de Youssouf Bathily. En présentant le bulletin jaune (de ousmane Guitteye) à qui de droit (un vieil homme du monde des affaires), l’électeur s’octroyait ainsi le droit d’empocher 2 millions de FCFA, dans une des salles ViP du Centre international de conférence de Bamako où s’est déroulée l’élection du Président de la CCiM.

Certains avanceraient 600 millions mis à disposition pour faire gagner l’équipe et couvrir ainsi les arrières après une gestion opaque du Collège transitoire entachée d’irré- gularités. interrogé, le conférencier Sanou Sarr affirme n’en détenir aucune preuve encore moins avoir vu l’utilisation des bulletins de vote sur laquelle son attention a été attirée par certains électeurs. il indique par ailleurs : « de par ces pratiques, la chambre de commerce a perdu toute sa valeur, toute sa lettre de noblesse ». il se plaint aussi des textes qui sont dans une léthargie totale.

Le poids économique de Bamako représente près de 90% du monde de commerce malien, tandis que son poids électoral reste faible. Cette réalité doit être prise en compte dans les textes, le constat étant que le nombre impressionnant des délégués régionaux ouvre la porte à toutes les dérives. Selon le conférencier, pendant que les opérateurs de Bamako ont conscience des enjeux de l’élection et votent selon leur conviction, ceux des régions, pour la plupart d’entre eux de moindres poids, sont plus enclins à monnayer leur bulletin.

« Si l’équipe de Guitteye était confiante jusqu’à l’entrée dans la salle où se déroulent les élections, nous avons commencé à déchanter lorsque nous avons constaté qu’aucun bulletin du candidat Guitteye n’était resté dans le papier de l’isoloir. Ceux qui votaient sortaient avec nos bulletins jaunes pour aller les utiliser», indique Sanou Sarr. C’était le marchandage des bulletins de vote en dehors des regards indiscrets, dans une salle ViP du CiCB, sous la houlette d’une personnalité respectée et influente du monde du commerce, qui du reste n’était pas électeur. Cette évasion des bulletins de vote d’un candidat dans le panier de l’isoloir, qui présageait d’une pratique inavouable a été signalée au représentant du ministre du Commerce et d’industrie, son conseiller juridique, présent dans la salle, qui n’a nullement réagi. Selon de nombreux observateurs, la présence dans la salle de vote, du représentant du ministre était anormale et traduisait une influence notoire du département sur les opérations du vote.

Le conférencier n’a pas apprécié la rapidité avec laquelle le ministère a procédé à la mise en place du bureau, immédiatement après l’élection, sans laisser un temps pour les recours possibles, même si le groupement des commer- çants du Mali a laissé entendre qu’il ne fera pas de recours contre les résultats et que le candidat perdant a félicité le gagnant. Ce climat n’est pas propre à améliorer les affaires. Certes l’Assemblée consulaire pouvait être installée après ces élections, mais celle du bureau relève de la précipitation du département pour empêcher tout recours. « Nous avons de bonne foi décidé de ne pas figurer dans le bureau pour laisser l’équipe en place faire son travail », a largement expliqué Sanou sarr. il a pré- cisé que le président de la Chambre est le seul ordonnateur des dépenses et dispose des pouvoirs concentrés entre ses mains. Le groupement avait un programme diffé- rent et entend donc laisser conduire à sa guise le bureau actuel tout en exer- çant son droit de contrôle.

Youssouf Z KEiTA

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