Le mouvement populaire du 22 mars 2012 a tenu une conférence de presse le vendredi 11 septembre 2015 au siège de Radio Kayira. Avec comme objectif : dénoncer le scandale juridique et politique des détentions de Amadou Aya Sanogo et ses compagnons. Elle était animée par Peryniama Sylla, secrétaire général du Mp22, Mohamed Tabouré, secrétaire à la communication, et Me Mariam Diawara, l’un des avocats du général Aya Sanogo.
Selon les responsables politiques du Mp22, «le contre-coup d’Etat du 30 avril 2012, immédiatement suivi de la provocation du 4 avril contre le groupement mobile de sécurité de la police (GMS), sous couvert de désarmement, constituaient des opérations de revanche impérialiste contre le sursaut national du 22 mars 2012 que le Mp22 et l’essentiel du peuple malien ont salué». «Il s’agit d’une véritable agression étrangère contre le Mali venant de la Cédéao, long bras armé de la France, de l’UE et des USA qui se sont appuyés à la fois sur les mercenaires burkinabè et ivoiriens, sur les bailleurs de fonds avérés du FDR (Dioncounda Traoré, Me Tapo et tant d’autres), et enfin sur les bérets rouges pour viser à assassiner Dr. Oumar Mariko et le capitaine Amadou Aya Sanogo et éradiquer l’armée malienne et la police malienne…».
Nous avons retenu ces quelques passages de la déclaration du MP22. «Toutes les tentatives sordides ont lamentablement échoué à l’exception notoire de l’acharnement bestial qui a été fatal au syndicaliste policier Sirima Fané, assassiné le 19 mars 2014, au bout d’une longue persécution qui l’a privé de soins, qui a accompagné et aggravé sa maladie, en le privant pendant plus de 10 mois de salaire et de tous ses droits. Le vendredi 28 novembre 2014, la cour d’Assises de Bamako a été le théâtre de la plus grande mascarade judiciaire du régime d’IBK qui a infligé à 7 policiers du syndicat de la police nationale des verdicts iniques allant de 18 mois à 3 ans fermes avec sursis. De fait, ces détenus accusés de toutes les forfaitures ont arbitrairement subi plus d’un an et demi de prisons, de déportations sans jugement aux quatre coins du Mali et de privations de salaires ! Leur seul crime est d’avoir courageusement défendu l’entière liberté de groupement syndical et politique des policiers, d’avoir constitué le vaillant syndicat de la police nationale (SPN) et d’avoir contribué à faire échouer au GMS (Groupement Mobile de Sécurité) le misérable contre-coup d’Etat du 30 avril 2012contre contre Kati ! C’est ce qu’IBK et la France ne pardonnent pas à Siméon et ses compagnons, membres du CNRDRE et compagnons du GI. Aya Sanogo.
Quant à la vengeance dictée par la France contre Kati, elle a été exécutée par le duo IBK-Soumeylou Boubèye Maïga, à coup d’arrestations, de déportations et de tortures arbitraires opérées sous l’égide d’un juge et d’un ministre notoirement carriéristes et revanchards comme Mohamed Ali Bathily et Yaya Karembé. Karembé était membre du CNRDRE et ne pardonne pas à Aya et ses compagnons de n’avoir fait de lui le ministre de la Justice qu’il rêvait d’être ! Comment a-t-on pu lui confier l’instruction d’un tel dossier ? N’est-ce pas là qu’il a juré d’assurer sa revanche en transformant son logement personnel en centre de torture pour faire avouer à ses victimes (notamment le jeune Seyba Sangaré) tous les mensonges préfabriqués dont il a par ailleurs inondé la presse ? Karembé a bavé sur Aya et ses compagnons et systématiquement étalé sur la place publique les secrets d’instruction en violation de la loi. Il a ouvertement combattu le maintien des salaires des détenus (dont il faut rappeler qu’ils ne sont ni jugés ni condamnés à ce jour). Le revanchard Karembé s’est par contre gardé de révéler tout ce qui disculpe ses ennemis jurés. Il a su parfaitement que le CNRDRE a remis au gouvernement Cheick Modibo Diarra les bérets rouges qu’il a détenus un moment. Il sait que par conséquent Aya et ses compagnons ne sont absolument pour rien dans le sort de ceux des bérets rouges dont on a théâtralement exhibé les ossements à Diago ! Malgré ces évidences, Aya a été reconduit à Sélingué, pour le livrer aux assauts furieux des serpents, avant qu’il ne se trouve déporté manu militari à Manantali. Là, Seyba Diarra, du fait des conditions exécrables de détention, a perdu presque complètement l’usage d’un œil.
Yamoussa Camara a été ramené de Markala à Bamako et la presse bruisse aujourd’hui de rumeurs selon lesquelles IBK s’apprête dans le même élan à gracier le 22 septembre prochain son ex-ministre de la Défense ainsi que le capitaine Amadou Konaté et l’ex-chef de service de la sécurité Sidi Touré. On précise qu’IBK garderait en prison Aya Sanogo et Seyba Diarra accusés de tous les noms !
La loi indique qu’aucun mandat de dépôt en prison n’est ni ne peut être renouvelé plus de deux fois. Dans le cas d’Aya et ses compagnons, les mandats de dépôt ont été renouvelés fin 2014. Si l’on sait enfin que toute notification de procès doit être faite 3 mois avant la date d’expiration de ce mandat, et vu l’absence actuelle de toute notification et de date de procès, la conclusion s’impose d’elle-même : l’Etat malien est dans l’illégalité complète pour s’être montré incapable de juger Aya et ses compagnons dans les délais légaux. Il doit les libérer immédiatement au vu des lois et procédures de la République.»
Gabriel TIENOU/Stagiaire