Après quinze jours de compétitions aux Jeux du cinquantenaire Brazza 2015, le Mali est toujours dans le peloton de queue des nations présentes en termes de médailles. Au total, le pays a glané 2 médailles de bronze : la première en escrime par équipe et la seconde en athlétisme au triple saut hommes. Avec cette récolte, on est loin de la moisson égyptienne qui comptabilisait 142 médailles à la date du mardi 15 septembre. Le basket-ball hommes et dames et le taekwondo vont-ils mettre fin à cette disette ?
Lors des 10èmes Jeux africains en 2011, le Mali avait ramené de Maputo 8 médailles. A Brazza 2015, à trois jours de la clôture de la 11è édition, le pays est toujours à 2 médailles de 3è place. Celles-ci ont été obtenues par l’équipe nationale d’escrime et par Mamadou Chérif Dia en triple saut.
Le pays s’est présenté avec une centaine d’athlètes dans 10 disciplines : athlétisme, basket-ball (hommes et dames), boxe, escrime, handball, handisport, judo, karaté, natation et taekwondo.
Tout avait pourtant bien commencé pour le Mali qui a enlevé sa première médaille dès sa première sortie. C’était le dimanche 6 septembre au palais des sports de Kintélé. Ce jour-là, le trio Kélétigui Diabaté, Nio Traoré et Gaoussou Coulibaly enlevait de haute lutte la médaille de bronze aux combats à l’épée. Un réel espoir est né. Et certains observateurs n’hésitaient pas déjà à pronostiquer une dizaine de médailles possibles.
Mais, la suite des événements ressemble vite à un cauchemar.
En effet, les lundi 7 et mardi 8 septembre, les karatekas (au palais des sports de Kintélé), les boxeurs (au dojo de Talangaï) et les nageurs (au complexe nautique de Kintélé) sont éliminés sans médaille. Cependant la boxe et le karaté ont vu des combattants jouer les ¼ de finale. Et en natation, Oumou Touré a terminé 2è de sa série au 100m papillon et 1ère au 50m papillon et Mamadou Soumaré, 1er de sa série au 50m nage libre. Mais, leurs scores étaient insuffisants pour les qualifier.
Le jeudi 10 septembre et le samedi 12 septembre, les handballeuses sont cartonnées respectivement par les Camerounaises (13-30) et les Sénégalaises (11-27). Eliminées.
Le judo ne fait pas mieux. Le dimanche 13 septembre au dojo de Talangaï, Bourama Traoré (60 kg) et Adama Mariko (66 kg) sont out.
Le lendemain, lundi 14 septembre, leurs camarades Fatoumata Poudiougou (+78 kg), Ayouba Traoré (-100 kg) et Ousmane Diallo « Dougoutigui » (-100 kg) sont battus dont les deux derniers par ippon. Dougoutigui avait franchi un premier combat en battant un Ivoirien avant de se voir jeté par un Algérien.
Mais le fait inédit en judo, c’est que Mamadou Konéthio n’a pas pu combattre. Il a été disqualifié, faute de kimono. Il devait prêter le kimono d’un combattant étranger qui descendait du tatami. Comme celui-ci a mis du temps à lui donner la tenue, la coordination technique, qui avait débloqué le compteur, l’a déclaré forfait. Madou s’est présenté en courant au moment où l’arbitre donnait la victoire à son adversaire ivoirien. Pitoyable. Tous les combattants maliens ont presté avec des kimonos de la commission d’organisation. Où est l’Etat ?
Cependant, cette journée du 14 septembre va apporter une satisfaction au Mali avec la deuxième médaille remportée dans l’après-midi par Mamadou Chérif Diaby (lire notre article). Justement, l’athlétisme est la grande satisfaction de ces jeux, la quasi-totalité des maliens ayant atteint les finales, à l’image de Bano Traoré (110m haies), Djénébou Danté (400m en battant le record national en demi-finale), Ramatou Dramé (110m haies dames), Mamadou Chérif Diaby (saut en longueur) et Abdoulaye Diarra (saut en hauteur). Ce dernier, 4è au dernier Championnat d’Afrique à Marrakech, au Maroc, dispute ce jeudi la finale. Seul Diakalia Bamba a été éliminé tôt au 400m. Moustapha Traoré, souffrant, n’a pu s’aligner au 100m.
Pour le directeur technique national, Mohamed Alassane, la fédération malienne d’athlétisme a atteint son objectif avec une médaille et plusieurs finales disputées.
Dans la discipline de handisport dont les épreuves ont commencé mardi pour le Mali, pas de médaille pour le moment. Mariam Coulibaly au lancer, Mahamane Sacko au 400m, Youssouf Coulibaly au 400m, Oumar Sidibé au 100 et 200m, Bandiougou Sidibé au 400m, et Karim Diaby au lancer, n’ont pas fait de miracle.
Aujourd’hui, tous les espoirs sont tournés vers les deux dernières disciplines : le basket et le taekwondo.
En basket dames et messieurs, le Mali est en demi-finales. Les dames jouent aujourd’hui contre les Sénégalaises. Quant aux hommes, ils ont perdu, hier, face aux Angolais (76-62). Le Mali croise aujourd’hui le perdant du match Nigeria-Egypte, pour la 3è place, le bronze.
En taekwondo, tout le monde convient à dire qu’Ismaël Coulibaly, 3è mondial et porte drapeau du Mali à Brazza 2015, est une médaille sûre. Nous aussi, espérons.
Déjà hier, ses camarades Mariam Diarra (-67 kg), Lassana Diarra (-80 kg) et Alou Soumano (-87 kg) étaient en lice. Dans les gradins, il y avait Zeinab Bégné Doumbia (-62 kg), Aminata Doumbia (-73 kg), Alhoudourou Maïga (-54 kg), Adama Ballo (-58 kg), Oumar Sissoko (-63 kg), Samba Niang (-68 kg) et Toumani Diabaté (+87 kg).
Au moins 2 ou 3 médailles sont donc vivement attendues du côté malien.
Même avec un tel résultat, le pays sera toujours parmi les derniers. Et très loin derrière l’Egypte (142 médailles), l’Afrique du Sud (95 médailles) et l’Algérie (74 médailles).
Sékou Tamboura
Envoyé spécial à Brazza